Entre les islamistes eux-mêmes, le courant ne passe pas. Réussiront-ils des alliances avec les autres tendances? Les élections législatives prochaines ameutent les islamistes. Séduits par la percée de leurs «frères» dans les pays de l'Afrique du Nord, ils cherchent à établir des alliances pour remporter la majorité parlementaire. Alors qu'ils n'arrivent pas à trouver un terrain d'entente entre eux, tant le fossé qui sépare les uns et les autres est large, on croit savoir qu'ils se rapprochent des autres formations politiques. Et le choix est porté sur le FFS. Le MSP de Bouguerra Soltani qui a quitté l'Alliance présidentielle dans cette perspective et le FNC d'Abdelmadjid Menasra, lui-même transfuge du MSP, l'ont annoncé publiquement. Le MSP le fait dans l'objectif de constituer un front contre la fraude alors que le FNC le fait pour constituer une alliance pour le changement. «Nous allons établir des contacts avec tous les autres partis pour trouver les mécanismes nécessaires susceptibles d'assurer une élection libre et transparente. Nous avons contacté tous ceux qui partagent cette question. Nous allons contacter officiellement des partis comme le FFS ou le PT et autres pour constituer ce front. Nous espérons faire de cette question un discours commun et unificateur», a déclaré M.Soltani dans une interview accordée avant-hier à L'Expression. Il s'agit de savoir comment le MSP et le FFS peuvent-ils trouver un terrain d'entente, alors que tout les sépare. «Nous ne cherchons aucune place, mais nous retrouvons notre espace naturel, démocratique, nationaliste, islamiste made in HMS», a indiqué le président du MSP pour justifier son retrait de l'alliance. Doit-il compter sur le parti de Aït Ahmed pour atteindre cet objectif? Récusant toute alliance avec le MSP, Abdelmadjid Menasra, porte-parole du Front national du changement (FNC), tend lui aussi sa main au FFS. «On ne peut s'allier avec un parti qui est au gouvernement. On ne peut s'allier d'ici les prochaines élections avec une formation qui se trouve au pouvoir», a-t-il déclaré récemment à L'Expression, en guise de rejet de l'appel lancé par le MSP à une alliance des islamistes. De ce fait, le FNC chercherait des alliances ailleurs. Le FFS est-il le parti le mieux indiqué pour tenter de le faire? «Après les élections, des alliances s'imposent, si les résultats nous situent parmi la majorité, on cherchera évidemment des coalitions.» «Pour ce qui nous concerne, actuellement nous sommes favorables à des alliances avec tous les partis qui oeuvrent pour un changement, y compris avec le Front des forces socialistes (FFS)», a-t-il dit. M.Menasra a expliqué que son parti cherche une alliance pour une démocratie, pour les libertés, pour un programme de réformes, précisant qu'une fois l'agrément obtenu, il présentera un projet d'alliance entre les partis du changement. Abdelmadjid Menasra cite encore une fois le FFS dans ce contexte. «Rien ne peut nous empêcher d'établir des contacts prochainement avec les partis du changement, même avec le FFS qui est un parti respectable et démocrate qui oeuvre pour le changement», a-t-il dit. Ces manoeuvres illustrent, à bien des égards, des alliances qui peuvent surprendre les observateurs. Mais pour l'instant, les responsables du FFS n'ont fait aucune déclaration à ce sujet. la certitude est que le plus vieux parti d'opposition se trouve aujourd'hui convoité aussi bien par le pouvoir que par la mouvance islamiste. Le premier, pour donner un gage de crédibilité aux élections, et le second pour montrer sa disposition à travailler avec les démocrates.