Le FFS, tout en émettant des doutes sur la crédibilité du scrutin, a pourtant opté pour la participation. Le professeur Cherif Driss, politologue et enseignant à l'université d'Alger, nous livre dans cet entretien express son avis à propos de la décision du FFS qu'il juge comme étant une «arme à double tranchant». Le Temps d'Algérie : Même s'il doute de la transparence du scrutin, le FFS a quand même décidé de prendre part aux prochaines joutes électorales. Quelle lecture faites-vous de cette décision ? Cherif Driss : Effectivement, la participation du FFS aux prochaines législatives ne fait pas l'unanimité au sein du parti. Il y a ceux qui s'y opposent et ceux qui croient nécessaire de s'engager. Cela étant, la participation du FFS pourrait s'avérer une arme à double tranchant, car elle pourrait d'une certaine manière faire le jeu du pouvoir et mettre le FFS en mauvaise posture. Et puis, si les résultats du scrutin lui seront défavorables, le FFS perdra énormément de sa crédibilité. Dans tous les cas de figure, la position du parti est délicate car elle le mettra entre le marteau de la base et l'enclume du régime. Pensez-vous néanmoins que la participation du FFS apportera une certaine crédibilité à ces élections ? Oui, la participation du FFS va sûrement apporter une certaine crédibilité aux prochaines élections, d'autant qu'avec la défection du RCD et l'appel de Ghozali au boycott, le FFS est désormais le seul vrai parti de l'opposition à s'engager. Sa participation est attendue par tous, y compris le régime qui compte sur la capacité de mobilisation du parti. On verra par la suite avec l'évolution de la situation, mais toujours est-il, le FFS est en train de négocier un virage décisif dans sa carrière. Entretien réalisé par