Les travailleurs du Fonds national de péréquation des œuvres sociales (FNPOS) de la direction générale d'Alger, qui revendiquent depuis une semaine le départ du directeur général et celui de l'administration, entament à partir d'aujourd'hui une grève illimitée. Ces deux responsables sont accusés de falsifier les listes des bénéficiaires de logements et d'abus de pouvoir. En effet, plusieurs employés ont fait l'objet de licenciements abusifs, de menaces, d'intimidations et de harcèlements moraux. Le DAG a été d'ailleurs suspendu provisoirement après une plainte déposée au niveau de l'Inspection du travail. De son côté, le directeur du FNPOS, toujours en fonction, a qualifié ces contestations de «perturbations» menées par quelques employés et signifié que les travailleurs de cet organisme sont appâtés par le gain facile. «Ces employés touchent pour la plupart un salaire supérieur à 70 000 DA et sont intéressés par le gain facile», a-t-il dit. Pour ce qui est des listes d'attribution de logement modifiées, le DG a précisé que «ce n'est que des rumeurs et qu'il n'y a aucune preuve concrète». Les travailleurs sont unanimes sur la véracité des faits et disent avoir des documents attestant leurs propos sur les agissements du DG et du DAG, «coupables de malversations, de trafic d'influence et d'abus de pouvoir». Les grévistes donnent l'exemple d'un bénéficiaire de logement qui n'avait jamais cotisé, qui était inéligible au logement social. Ces cas sont nombreux selon les mêmes sources qui comptent faire appel à la justice et poursuivre le DG pour spéculation. L'UGTA et l'Inspection du travail de mèche Par ailleurs, les syndicalistes de cet organisme étatique précisent qu'ils ne sont aucunement minoritaires dans leurs protestations et que 90 travailleurs sur 140 ont adhéré au mouvement. «Lors de notre assemblée générale de la semaine dernière, où a été décidé le début de la protestation, nous étions 90 travailleurs à signer le P.-V. de grève et les 50 restants sont soit des employés en congé soit des hauts cadres dirigeants dont le salaire est supérieur à 120 000 DA», nous a expliqué l'un des syndicalistes de FNPOS. Pour appuyer leurs dires, nos interlocuteurs affirment avoir obtenu le soutien d'autres directions régionales du même organisme et qui comptent les rejoindre dans leur mouvement de grève entamé aujourd'hui. Sur un autre volet, le conseil d'administration, dont le mandat a expiré et qui ne compte pas de représentants des travailleurs, tel que le prévoit la loi, se réunir aujourd'hui pour soulever le problème de la distribution de logements dans la wilaya d'Alger. Les travailleurs quant à eux émettent des craintes quant à l'issue de cette réunion. «Nous appréhendons la décision des membres de ce conseil qui sont susceptibles de remettre à jour l'ancienne liste de logements qui a été modifiée et qui, heureusement, a été annulée par le wali d'Alger», nous ont-ils fait savoir. Les travailleurs ont précisé que «leur directeur a évincé arbitrairement le représentant des travailleurs pour qu'il ne puisse pas s'interposer dans leurs magouilles». Les syndicalistes ont précisé : «Le CA est composé de membres de l'UGTA et de l'Inspection du travail qui, selon la loi, siègent au conseil bénévolement et ne touchent aucun salaire ni avantage», et d'ajouter : «Une partie des logements a été attribuée illégalement aux directeurs de l'UGTA et de l'Inspection du travail, d'où leur réunion à huis clos.» S'agissant de l'Inspection du travail, les grévistes considèrent qu'«elle est de parti pris et qu'au lieu d‘établir un procès-verbal de réconciliation entre les deux parties, elle a qualifié leur grève d'illégale, avant même d'être entamée et au moment où ils ne faisaient que demander un préavis de grève».