Les revendications des travailleurs s'articulent autour de l'augmentation des salaires et de la confirmation des contractuels. Désormais, les travailleurs de Nédromeuble, filiale du groupe industriel de bois SGP/IM, en grève depuis le lundi écoulé et dont les revendications s'articulaient dans un premier temps autour de l'augmentation des salaires et de la confirmation des contractuels, exigent le départ pur et simple du P-DG accusé d'être à l'origine de cette situation de crise que connaît l'entreprise. D'ailleurs le P-DG a été interdit d'accès à l'entreprise par les travailleurs. Selon la section syndicale, le P-DG de l'entreprise, se référant à une correspondance du P-DG du groupe, estime que les négociations de salaire se font à travers une convention de branche qui concerne l'ensemble des filiales et que la requête du syndicat pour l'ouverture des négociations est irrecevable. Une attitude qui désole les syndicalistes qui y voient une atteinte au droit des salariés à la négociation collective de l'ensemble de leurs conditions d'emploi et de travail et de leurs garanties sociales et, ce, en fonction de la situation économique de leur entreprise. Toutefois, les syndicalistes considèrent que cette grève est illégale car il n'y avait pas eu de dépôt de préavis. Les travailleurs ne l'entendent pas de cette oreille et sont déterminés à poursuivre leur mouvement de débrayage jusqu'à ce que leur revendication principale, à savoir le départ du P-DG, soit satisfaite. Contraintes inhérentes «Toutes les démarches entreprises par la section syndicale afin d'ouvrir des négociations avec le P-DG à propos de deux points essentiels, l'augmentation des salaires et la titularisation des contractuels, sont restées vaines. Alors, nous ne voulons pas d'un directeur qui s'oppose catégoriquement à toute tentative de dialogue», s'insurge un travailleur. «Trouvez-vous normal qu'un employé, après 14 ans de travail, soit toujours contractuel ?» s'interroge un autre. Compte tenu des contraintes inhérentes au travail dans les ateliers, les bénéfices engrangés chaque année par l'entreprise, les grévistes croient que leur salaire est plus que dérisoire. «Certains collègues partis en retraite touchent une pension de 11000DA», précise un employé. En raison de l'absence du P-DG, un cadre dirigeant, ayant bien voulu nous faire part de sa version, estime que les revendications des travailleurs concernant l'augmentation des salaires et la confirmation des contractuels sont légitimes tout en signalant que l'arrêt de l'unité de production occasionne à l'entreprise des pertes considérables estimées à 1.5 millions de dinars/jour.