Des étudiants (garçons et filles) dans la plupart des campus universitaires de Tizi Ouzou, notamment Boukhalfa et Oued-Aïssi-Rehahlia, se font quasi quotidiennement agresser par des voyous y rôdant impunément avec armes blanches en violation totale des franchises universitaires. Et comble de paradoxe, parfois ce sont des “agents de gardiennage” ou des “employés” dans le cadre de l'IAIG, qui ameutent leurs congénères de villages pour agresser tout étudiant ou groupe d'étudiants qui osent rouspéter contre leur incivisme (violation de chaîne au restaurant, menaces et agressions contre des étudiantes ou des étudiants). Au début de ce mois, un étudiant de la faculté de droit de Boukhalfa, un des grands villages de la commune de Tizi Ouzou, se fait “surprendre” à l'intérieur d'un pavillon, dans les lavabos mêmes de la cité avant d'être tabassé et blessé à l'arme blanche par un groupe de voyous cherchant, visiblement, selon nos interlocuteurs, des victimes possédant portable et argent. Le comité des étudiants pour l'obtention du Capa (Certificat d'aptitude pour la profession d'avocat), s'est réuni aussitôt avant de décider à l'unanimité pour des actions de protestation et de dénonciation de l'insécurité régnant dans les campus. Un des membres de ce comité fera remarquer que “la loi du “voyoutisme” règne en maître dans cette université (Boukhalfa), tant il ne se passe pas un jour sans qu'il y ait des étudiants et des étudiantes agressés à l'arme blanche, délestés de leur argent ou de leur portable”. “Où est l'Etat ? Où sont les responsables et que sont devenues les franchises universitaires de cette institution ?”, s'interroge notre interlocuteur. Au cours de la même semaine, ce sont des étudiants des comités autonomes des cités de Oued-Aïssi (CCOA) qui font cas d'agression, de menaces avec arme blanche, d'insultes, d'intimidations au sein de leurs campus dans l'indifférence totale des “agents” de sécurité. Ces comités soulignent dans une lettre au wali que c'est une “volonté délibérée encourageant le pourrissement afin d'envisager des “solutions” portant directement atteinte au caractère public de l'université”. Réitérant leur énième interpellation à l'adresse des autorités concernées pour “agir et remédier d'urgence”, le CCOA a décidé, après une AG extraordinaire tenue à la suite de l'agression de deux résidents à l'intérieur du nouveau restaurant universitaire, de la “fermeture du nouveau restaurant, et ce, jusqu'à l'engagement de travailleurs dignes de ce nom, de la formation d'une cellule composée de résidents et du comité afin de s'organiser et d'assurer le service au niveau des selfs”. Le CCOA exige également “le redéploiement du personnel de sécurité, le vrai, et son renforcement, l'identification du personnel travailleur par des tenues et des badges, un rapport détaillé sur l'état de la résidence (concernant l'insécurité), la mise en fonction du poste de police à proximité de la résidence, la fermeture des deux administrations, ainsi que la Douc (Direction des œuvres universitaires du centre), jusqu'à résolution définitive du problème”.