Le président du Parti national pour la solidarité et le développement (PNSD), Mohamed Cherif Taleb, a affirmé hier que sa formation politique compte mettre les jeunes et les intellectuels comme têtes de liste en vue des prochaines législatives à l'issue desquelles, espère-t-il , «sortira un Parlement courageux et compétent qui assume réellement sa fonction de représentation nationale et qui contrôle l'action du gouvernement». Tout en prévenant contre l'élaboration de listes électorales «sur une base régionaliste, népotique ou mercantiliste, Mohamed Cherif Taleb, qui était hier l'invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la radio nationale, a déclaré espérer «avoir après le 10 mai 2012, un Parlement courageux et compétent qui assume réellement sa fonction de représentation nationale et qui contrôle l'action du gouvernement». Selon lui, le Parlement «ne doit plus être une chambre d'enregistrement comme cela se fait actuellement». D'où le choix du PNSD porté sur des intellectuels et des jeunes qui vont figurer en tête des listes électorales. «Nous avons déjà six femmes têtes de liste. Nous appelons à la mise en place d'un ministère chargé des droits de la femme et nous souhaitons que le gouvernement qui viendra après le 10 mai soit composé à 50% de femmes», a-t-il encore expliqué. Affirmant que le PNSD «s'oppose à toute politique théocratique menaçant les aspirations démocratiques de la nation», Mohamed Cherif Taleb affirme, confiant, que le courant nationaliste a toutes ses chances pour le prochain scrutin. Pour lui, «gouverner, c'est prévoir, et un gouvernement tel que celui qui est en place et qui fait du bricolage n'est pas digne de gouverner». Mohamed Cherif Taleb reprochera dans la foulée à l'actuel gouvernement l'absence de mesures prospectives sur le plan économique, notamment sur «l'après-pétrole et l'après-gaz naturel». «Le PNSD est un parti démocratique, nationaliste et patriotique au sens le plus large, un parti qui s'engage pour le maintien du caractère républicain de l'Etat. Nous démontrons que les partis algériens ne sont pas tous démunis d'un programme économique et d'une vision prospective», a-t-il dit, avant de «divulguer» son approche économique, «une 3e voie entre socialisme (léninisme) et capitalisme sauvage». Il préconisera un «capitalisme soft» qui libère selon lui les énergies et encourage la prise d'initiatives. «C'est un capitalisme qui peut permettre aux jeunes de devenir entrepreneurs en leur facilitant l'accès à des crédits», a-t-il expliqué. «Le crédit est la fortune de tous. Il faut permettre aux jeunes de devenir entrepreneurs, débureaucratiser l'accès aux crédits et instaurer une culture managériale pour permettre aux jeunes de s'impliquer dans le champ politique d'une manière libre», a-t-il proposé. Pour M. Taleb, la réforme fiscale est inévitable. «Beaucoup de gens détournent des sommes faramineuses. Il faut s'attaquer au marché informel. Par nécessité, les jeunes ont trouvé dans l'informel la seule source de revenus. Or, un Etat qui se respecte doit mener les réformes nécessaires pour récupérer de l'argent de la fiscalité ordinaire et investir ensuite dans les domaines productifs, seuls susceptibles de résorber graduellement le chômage», a-t-il argué. Le filet social à 3000 dinars «n'est pas une solution pour que la matière grise nationale devienne un élément enrichissant pour le pays», a-t-il également noté, plaidant pour un rapprochement entre les entreprises et les universités pour intégrer les jeunes diplômés dans les processus de création de richesses. «Nous préconisons l'octroi d'une subvention de 10 000 dinars pour les titulaires de diplômes supérieurs aux fins de préserver leur dignité en attendant qu'ils trouvent des emplois», a-t-il dit, avant de noter que «le véritable capital de l'Algérie, ce sont les ressources humaines».