Les boulangers montent au créneau. Leur fédération nationale menace de recourir à une grève illimitée si leurs doléances ne sont pas prises en charge par le ministère du Commerce. Le président de la corporation affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a brandi la menace de l'arrêt de travail en cas de non- intervention de la tutelle pour apporter une solution aux problèmes auxquels font face les opérateurs du secteur. Il s'agit notamment de la pénurie de farine, élément de base pour la fabrication du pain et des gâteaux. M. Kalafat parle d'une rupture de stock constatée au niveau de plusieurs boulangeries. Plus fataliste, il n'exclut pas les conséquences néfastes de cette pénurie qui, selon lui, pourrait engendrer un manque crucial de pain dans plusieurs villes du pays. Pour faire face à cette situation, la corporation réclame une subvention de l'Etat pour la farine qui entre pour environ 80% dans la fabrication du pain. Le président de la corporation a plaidé pour que le prix du blé tendre qui connaît une envolée sur le marché mondial soit supporté par les pouvoirs publics, soulignant l'incapacité des professionnels du secteur d'acquérir la matière première à un prix de 2000 dinars le quintal, ce qui n'est pas sans impact sur leur marge bénéficiaire en continuelle diminution. Déplorant les répercussions de cet état de fait sur les boulangers, Kalafat indique que près de 3000 boulangeries à l'échelle nationale avaient fermé leurs portes et leurs propriétaires se sont reconvertis à d'autres activités plus rentables. «Plus de 30% des boulangers qui peinaient à payer leurs charges ont été contraints de baisser rideau». Revenant sur leurs principales revendications, Kalafat rappelle que celles-ci s'articulent autour de l'augmentation de la marge bénéficiaire à 10% contre 3% actuellement. Il affirme en ce sens que depuis 1996, le prix du pain n'a connu aucune augmentation, précisant que le seuil de la marge bénéficiaire n'a pas dépassé les 3%, au moment où la farine a connu une flambée. Il n'y a pas que la farine qui a connu une flambée, car le sel, un autre intrant important, a lui aussi vu son prix s'envoler sur les marchés mondiaux. A côté de ces ingrédients, les boulangers soulignent les charges à payer comme l'électricité, le gaz et notamment la main d'œuvre qui est, la plupart du temps, issue des patelins loin des villes et grandes agglomérations. Les boulangers sont ainsi obligés de bien les payer s'ils ne veulent pas les voir partir ailleurs.