La seule subvention pour la farine destinée à la fabrication du pain ne suffit plus pour permettre aux boulangers de réaliser des gains. Après les récentes hausses des prix de la levure et de l'améliorant, le malaise des boulangers s'accentue. En guise de solution, la corporation réclame une subvention pour la levure et l'améliorant. «Nous avons adressé une lettre au ministre du Commerce pour revendiquer l'octroi d'une subvention pour l'améliorant et la levure», nous a indiqué Youcef Kalafat, président de la Fédération nationale des boulangers, affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa). Certes, les boulangers sont suffisamment approvisionnés en farine, cédée à 2000 DA/q, mais ils sont confrontés à la sensible augmentation du prix de la levure qui est passé de 250 à 300 DA/kg et celui de l'améliorant qui a grimpé de 240 à 300 DA/kg. Ces hausses sont difficilement supportées par les boulangers, reconnaît Kalafat. Ces intrants sont importés par des privés qui affirment les avoir payés aussi cher sur le marché international. En l'absence d'une production nationale, ces intrants sont importés principalement de Turquie, du Portugal et de la France, a noté Kalafat, qui a plaidé pour que la hausse des prix soit supportée par l'Etat. Pour l'améliorant, les boulangers ne peuvent pas supporter un prix supérieur à 240 DA/kg. Cette hausse, a-t-il estimé, aura pour retombée «le recul des bénéfices réalisés par les boulangers». Les boulangers peinent à payer leurs impôts Ce recul ne fait que s'aggraver puisque les boulangers éprouvent des difficultés à honorer leurs dettes envers les impôts. Ils réclament en fait la suppression des impôts et l'alignement sur le nouveau système appliqué aux artisans, soit être totalement exonérés des impôts. A propos de la pénurie du pain, signalée par la presse locale dans la wilaya d'Oran, le même responsable a avoué n'avoir aucune information à ce sujet. Cette pénurie, si elle venait à se confirmer, risque de s'étendre aux autres wilayas, puisque les boulangers sont confrontés aux mêmes difficultés. Maintenir le prix d'une baguette simple à 7,50 et à 8,50 DA pour le pain amélioré s'avère difficile à garantir. Bon nombre de boulangers recourent à d'autres astuces pour pouvoir réaliser des gains en réduisant le poids légal de la baguette qui doit être de 250 g. Cette infraction est devenue monnaie courante en plus de la généralisation du prix de la baguette à 9 ou à 10 DA.