Deux points de la plateforme de revendications des boulangers ont été satisfaits à l'issue de l'examen par le conseil de gouvernement du dossier, selon Youcef Kalafat, président de l'Union nationale des boulangers (UNB). Contacté par nos soins, hier, le représentant des boulangers a indiqué que la dernière réunion, tenue lundi dernier avec le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, augure d'une meilleure sortie de crise, puisque «deux doléances de la plate-forme de revendications ont été satisfaites». Il s'agit de la suppression de la taxe écologique de 9000 DA imposée annuellement et de la dotation des boulangeries de groupes électrogènes dans le but de leur éviter des pertes lors des coupures récurrentes d'électricité, particulièrement en période estivale. Ces propositions, parmi plusieurs autres, ont été soumises à la tutelle en mai dernier. Selon M. Kalafat, le ministre du secteur a promis que le reste des requêtes seront prises en charge lors du conseil de gouvernement qui se tiendra prochainement. Et d'ajouter que «c'est un premier pas vers la régularisation de la situation de la corporation qui dénonçait les conditions de travail». La principale revendication consiste, en effet, en la révision de la marge bénéficiaire des boulangers. Celle-ci fixée à 20%, est calculée sur la base du coût de la baguette en 1996. Les prix des produits premiers, explique le même interlocuteur, ont augmenté considérablement de manière à ne permettre aucune marge bénéficiaire. «Le prix de revenu du pain a augmenté de 50% alors que celui de la commercialisation stagne depuis 1996», souligne M. Kalafat, qui ajoute : «Les prix administrés par l'Etat à raison de 7,50 DA pour le pain simple et 8,50 DA pour le pain amélioré ne couvrent pas les dépenses injectées dans la production», a-t-il affirmé en proposant une subvention de l'Etat à hauteur de 20% pour toutes les composantes du pain. Ainsi, a-t-il dit, «le prix de la baguette sera maintenu de manière à ne pas pénaliser le consommateur, mais également le boulanger qui travaille à perte». Plus explicite, il a rappelé que c'est uniquement la farine qui est subventionnée. «La levure, l'électricité ainsi que la main-d'œuvre sont à la charge du boulanger». Les boulangers avaient menacé, en avril dernier, d'observer une grève illimitée afin d'exiger la revalorisation de leur marge bénéficiaire jugée insignifiante. La grève a été suspendue après que le ministère ait invité les boulangers à la table des négociations.