C'est un front commun que viennent de constituer le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) et le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) à Tizi Ouzou, dont le seul objectif est le départ du directeur de l'éducation de wilaya, Noureddine Khaldi. Aux yeux des deux syndicats, ce responsable est à l'origine des malheurs du secteur. Hier, plusieurs centaines de PEST (professeurs de l'enseignement secondaire et technique), venus des quatre coins de la wilaya, ont participé à la marche à laquelle a appelé le Cnapest. Munis de banderoles sur lesquelles on pouvait lire «Dignité de l'enseignant au-dessus de toute considération», ou encore «Ni vérité, ni crédibilité avec un non-responsable», les enseignants, après avoir tenu un sit-in devant le siège de l'éducation, se sont dirigés dans une organisation totale vers le siège de la wilaya, passant par la rue Houari-Boumediene. Après la journée de grève d'avant-hier, les enseignants ont tenu à participer massivement au deuxième et dernier jour, avec un seul mot d'ordre : le départ du directeur de l'éducation et de son staff administratif. Kamel Goucem, coordinateur de wilaya, s'est demandé : «de quel droit le directeur de l'éducation s'immisce-t-il dans nos affaires pour choisir nos représentants ?» Allusion faite au refus de M. Khaldi de recevoir le Cnapest en présence de Brahim Ben Hama, membre du bureau de wilaya. Le même orateur a tenu à dénoncer le non-versement des rappels sur salaires et primes des PEST intégrés depuis mars 2011 et ceux liés aux nouvelles situations comme convenu avec la DE. Le Satef appelle à la solidarité syndicale De son côté, le Satef qui a appelé ses militants à une marche pour revendiquer «le départ du directeur de l'éducation ainsi que la venue d'une commission d'enquête qui fera la lumière sur sa gestion catastrophique» a été au rendez-vous. Boualem Amoura, secrétaire général du Satef que nous avons joint à l'issue de l'action de protestation a reconnu que son syndicat n'a pas drainé grand monde. Il justifie cette piètre mobilisation par le fait que le syndicat était occupé par la tenue du son 4e congrès national : «Effectivement, nous n'avons pas assez appelé à la mobilisation, mais c'est toutefois une victoire pour nous», estime Amoura. Un rapport de six pages accablant la gestion du DE a été remis au chef de cabinet du wali. Le même syndicaliste regrette «une lutte en rangs dispersés des syndicats de l'éducation». C'est pourquoi il appelle à plus de coordination entre les syndicats. Enfin, il est à signaler qu'une délégation du Cnapest a été reçue par le chef de cabinet du wali, «lequel a pris note de nos revendications», nous a déclaré Kamel Goucem. Ce syndicat a été appelé durant l'après-midi pour une autre réunion à la wilaya, «avec la condition que le syndicaliste Ben Hama ne figure pas dans la délégation», regrette-t-il. Le bureau du Cnapest en réunion de concertation hier n'a pas écarté la possibilité de «faire cette concession» et d'aller à la rencontre des responsables de la wilaya.