La grève des corps communs de la santé, enclenchée depuis hier, et ce, pour deux jours à l'échelle nationale, semble avoir eu un écho favorable auprès des travailleurs du secteur. “Notre mouvement de protestation est suivi à 90% dans tous les hôpitaux du pays”, nous a assuré, hier, une source syndicale qui parle de grève cyclique si le ministère de la Santé n'est pas réceptif à leurs revendications. “La situation a atteint son paroxysme. Nous ne pouvons plus continuer à nous taire. Il est grand temps pour que nous soyons rétablis dans nos droits”, ont insisté les grévistes qui ont pour le moins assuré un service minimum notamment pour ce qui est des admissions. Leur plate-forme de revendications se décline en plusieurs points et révèle, en effet, une injustice sociale des plus criantes. C'est du moins ce qui est expliqué par notre interlocuteur qui a insisté longuement sur le volet socioprofessionnel. M. Makhlouf, SG du syndicat des corps communs du CHU Mustapha-Pacha, n'en démord pas. “Ne trouvez-vous pas aberrant qu'il existe encore au jour d'aujourd'hui des travailleurs qui ne touchent même pas le SNMG alors qu'ils comptabilisent à leur actif plusieurs années de service dans cet établissement hospitalier. C'est d'ailleurs le même topo dans beaucoup d'autres hôpitaux à travers le pays. Nous sommes loin d'être une exception”, lâche-t-il visiblement déterminé à ne pas lâcher prise. Les syndicats frondeurs réclament, en substance, la révision des salaires, la généralisation de la prime de contagion, intégration des contractuels. “Ça fait plus de 16 ans qu'ils sont contractuels et vivent dans cette appréhension perpétuelle de se voir un jour congédiés sans l'ombre d'explication qui tienne la route. c'est impensable que cela puisse encore arriver et ça doit changer inéluctablement”, dénonce le syndicat qui revendique, par ailleurs, l'intégration des agents payés à l'heure. “Nous sommes en droit de vouloir nous protéger et d'avoir une meilleure situation”, insiste le syndicat, qui déplore d'ailleurs de ne pas bénéficier du soutien de certains chefs de service qui auraient même tenté de casser le mouvement par des “attitudes regrettables” de l'avis du syndicat. Quoi qu'il en soit, une assemblée générale est prévue jeudi afin de décider de la suite à donner à cette fronde qui, selon le syndicat, devrait être cyclique. N S