Le Front des forces socialistes (FFS) a mobilisé 8 candidats têtes de liste des différentes wilayas pour le scrutin du 10 mai. Ils ont tenu, hier après-midi, sous un soleil de plomb, un meeting au stade Oukil-Ramdhane de Tizi Ouzou. Devant une assistance d'environ un millier de personnes, les candidats ont tous tiré à boulets rouges sur les dirigeants du pays. «Notre parti ne dérogera pas à la règle. Nous avons choisi, depuis un demi-siècle de militantisme, la voie de la lutte pacifique et démocratique pour l'instauration d'une deuxième république et d'un Etat démocratique, qui reste un rêve pour le peuple algérien, cinquante ans après son indépendance. Le 10 mai prochain est l'une des étapes importantes pour faire avancer nos idées et nos principes, donc c'est un moment pour faire plier nos dirigeants et vaincre leur régime», déclare Ali Laskri, premier secrétaire du FFS et tête de liste dans la wilaya de Boumerdès. Ce dernier n'a pas omis, à cette occasion, de critiquer des anciens militants du FFS qui ont «trahi le parti». Laskri a averti à cette occasion la population de la Kabylie contre le «jeu malsain» des boycotteurs. «L'objectif des partisans du boycott est la division de l'Algérie», prévient-il. L'ex-président de la Laddh, Moustafa Bouchachi, tête de liste d'Alger, n'est pas allé par quatre chemins pour charger le pouvoir. «Le pouvoir ne sait pas militer pacifiquement. Il a besoin de la violence pour sa survie. Depuis l'annonce de la participation du FFS aux joutes électorales du 10 mai, là où on passe, de Constantine à Oran, des citoyens nous disent que le FFS est le seul parti propre et intègre en Algérie. Donc, aujourd'hui, nous sommes fiers du combat démocratique que Hocine Aït Ahmed a mené depuis le début des années 1940», a tenu à souligner Maître Bouchachi. De son côté, Belhadj Tebbakh, tête de liste dans la wilaya de Ghardaïa, a indiqué que «c'est grâce au FFS que les habitants des wilayas du Sud ont pu relever leur tête et faire entendre leur voix. Nous serons des milliers de personnes à voter pour le FFS le 10 mai dans le Sud, car c'est le seul parti à se rapprocher sérieusement des pauvres et des laissés-pour-compte. Les militants de ce parti n'ont jamais été des ministres ou autres. Ils sont restés fidèles aux principes démocratiques de génération en génération depuis la création du FFS en 1963», a ajouté le candidat de Ghardaïa. Abordant le 32e anniversaire du Printemps berbère, M. Derguini, tête de liste à Béjaïa, se dit «satisfait que les revendications d'Avril 1980 sont ancrés dans les 48 wilayas». L'intervenant ajoutera que «le FFS est un parti national présent à travers l'ensemble du pays, contrairement à ce que laissent entendre ses détracteurs. C'est le pouvoir qui s'appuie sur le régionalisme pour sa survie». Pour le candidat de la wilaya d'Oran, M. Heyane, «la participation aux élections n'est pas pour cautionner le pouvoir, mais plutôt pour dénoncer ses pratiques antidémocratiques et mettre un barrage aux opportunistes et la corruption qui gangrènent les institutions de notre cher pays». Le candidat de Bouira, quant à lui, est revenu sur les évènements du Printemps noir de 2001. Il indiqua qu' «au début, c'était un mouvement citoyen dirigé par des avocats et des médecins ainsi que d'autres acteurs de la société civile intègres et sincères. Le pouvoir avait vraiment peur et s'est senti sérieusement menacé. Par la suite, les roulés de ce pouvoir ont substitué notre mouvement citoyen par un mouvement appelé les Arouchs et ont tué cette initiative de changement dans l'œuf». Quant à Rachid Halet, tête de liste de Tizi Ouzou, un des principaux acteurs du mouvement berbère en 1980, il est revenu sur le combat identitaire.