Une centaine de recours portant sur des dépassements commis par les partis politiques dans l'animation de la campagne électorale ont été recensées par la Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives (Cnisel) durant la première semaine. «Nous recevons 50 recours quotidiennement de différentes wilayas», dira Mohamed Seddiki, président de la Cnisel, composée de partis politiques, soulignant que «la commission a recensé une centaine d'infractions au code électoral». Le président de la Cnisel a précisé que ces recours ont été déposés au niveau de la Commission de supervision des élections législatives composée de magistrats. «Nous avons achevé la collecte et l'examen des recours et nous les avons transmis à la commission des magistrats pour prendre les mesures adéquates», a-t-il expliqué. Les dépassements constatés par les membres des commissions de wilayas concernent plusieurs aspects relatifs à l'animation des activités de la campagne électorale. La Cnisel reproche à plusieurs acteurs et animateurs de la campagne électorale l'utilisation des moyens de l'Etat dans l'animation de leurs activités. «C'est le cas notamment du Premier ministre Ahmed Ouyahia qui exploite les moyens de l'Etat dans ses déplacements et utilise les projets réalisés dans le cadre des programmes étatiques pour la promotion de son parti. Il s'approprie des réalisations effectuées et celles programmées dans le futur pour développer son discours», a expliqué M. Seddiki. La commission de surveillance des élections a fait ce même reproche au ministre des Travaux publics Amar Ghoul qui a exploité le projet d'autoroute est-ouest comme fond d'écran dans la première affiche confectionnée pour sa campagne au profit de l'alliance pour une Algérie verte. «Amar Ghoul a été saisi et a rectifié le coup en changeant cette affiche», a précisé M. Seddiki, souhaitant que les autres partis «fassent la même chose». L'utilisation de la langue étrangère dans l'animation des meetings a été également constatée. «Il n'est pas interdit d'utiliser des expressions des autres langues mais il est strictement interdit de développer tout un discours en langue française», a-t-il expliqué. Il en est de même pour l'utilisation de la religion à des fins politiques. «Nous avons reçus plusieurs recours dénonçant cette pratique inadmissible et les partis sont avertis de cette situation», dira M. Seddiki. Le président de la Cnisel a également évoqué l'affichage anarchique, une pratique fréquente commise par tous les partis politiques qui «abusent dans l'affichage jusqu'à l'exploitation des espaces non réservés à cette fin».