Le mandat des 14 députés de la wilaya de Tizi Ouzou, issus des législatives de 2007, 6 RCD, 4 FLN, 3 RND et 1 PT, tire à sa fin et sans que personne ne sait où ils ont été ni ce qu'ils ont fait tellement ils avaient brillé par leur absence depuis 2007. Les citoyens de cette wilaya de Kabylie reprochent à leurs représentants à l'APN d'avoir tourné le dos à la population une fois installés au palais Zighoud-Youcef. Une attitude que bon nombre d'entre eux dénoncent et regrettent à la fois. Ils se demandent où sont passé les permanences que les législateurs leur ont promises lors de la campagne électorale de 2007 pour au moins enregistrer les doléances et les préoccupations des citoyens et prêter attention à leurs difficultés quotidiennes. «La dernière fois que j'ai vu un député, c'était lors de la campagne électorale de 2007 et celle de ces jours-ci. A ma connaissance, ils ne se rendaient même pas à l'APN, donc je me demande où est-ce qu'ils sont passés durant leur mandat. Ils ont parlé des permanences à ouvrir au niveau de plusieurs localités de notre wilaya, mais on ne les a jamais vues. Ce ne sont que des promesses et des paroles juste pour attirer les électeurs», fait remarquer un jeune de Tizi Ouzou. Notre interlocuteur ajoute que les députés ne règlent les problèmes que des personnes qu'ils connaissent. «Nos députés sont comme nos responsables, il faut les connaître personnellement ou être un proche pour qu'ils règlent ton problème. Ils ne s'occupent que de leurs affaires personnelles et de celles de leurs amis. D'ailleurs certains députés et autres élus n'hésitent pas à vous demander la carte d'adhérent à leur parti si jamais vous les approchez.» Un autre jeune universitaire assure que l'ouverture des permanences par les députés ne sert pas à grand-chose ou presque. A ces yeux «les parlementaires n'ont pas de prérogatives pour s'occuper des problèmes réelles de la société». Un constat que les députés que nous avons contacté à ce sujet rejettent. «La permanence du FLN et ouverte durant toute la semaine à la ville de Tizi Ouzou au niveau du siège de notre mouahafada de la ville de Tizi Ouzou. Nous recevons des citoyens dans nos bureaux et nous solutionnons dans la plupart des cas leurs problèmes. En plus, tous les 45 jours nous nous rendions dans les localités lointaines de notre wilaya pour nous enquérir de la situation des citoyens et de l'évolution des programmes et des projets entamés dans différents secteurs», explique Saïd Lakhdari, député FLN de Tizi Ouzou et tête de liste sur le même parti pour les élections du 10 mai prochain. Même réactions pour les élus du RND. Ils disent qu'ils sont à l'écoute de la population. «Au RND, ce sont les élus qui s'approchent des citoyens, pas le contraire. Nos élus, que ce soit à l'APN ou à l'APC, reçoivent dans leurs bureaux les réclamations des citoyens», dira de son côté un élu du parti d'Ahmed Ouyahia, tout en reconnaissant que les doléances des citoyens, notamment celles les jeunes chômeurs ne sont pas faciles à satisfaire. Les députés du RCD, majoritaire dans la wilaya de Tizi Ouzou avec 6 sièges, et qui, comme tout le monde le sait, a opté pour le boycott cette fois-ci, affirment qu'ils ont ouvert une permanence au niveau du siège de leur parti à la nouvelle ville de Tizi Ouzou et ils sont constamment sur le terrain. «Nous sommes en contact permanent avec les habitants de notre wilaya», nous a déclaré un militant de ce parti.