N'est-il pas du devoir du député d'ouvrir une permanence parlementaire dans sa circonscription ? Elle servira à recueillir les doléances des citoyens et rétablira la confiance perdue entre l'électeur et son élu. En 2007, 5 formations politiques se sont partagées les 10 sièges à l'Assemblée nationale à Constantine avec une domination du FLN avec 4 sièges. Le HMS s'est imposé comme seconde force sur l'échiquier constantinois avec 2 sièges, le PT 2 sièges également. Le RND et El Islah avec un seul siège pour chaque formation. Les 10 députés ont quitté leur circonscription d'origine pour s'installer à… Alger. Aussitôt installés, ils ont changé de numéro de téléphone puisque c'est la meilleure manière de fuir leurs électeurs qui leur rappellent toutes les promesses de campagne électorale. «Le téléphone de votre correspondant n'est plus en service», nous déclare Hassain, membre d'une association de quartier de la vieille ville, dégoûté par le comportement de certains députés. «Je n'ai jamais réussi à joindre un des 10 députés sur les cinq ans passés», affirme un autre citoyen rencontré hier devant le GQ du parti El Adala au quartier populaire Bardo. Ce dernier n'a pas hésité à ajouter : «Il faut les obliger (les députés) à respecter leurs promesses et ça doit être le rôle de leurs chefs de parti.» A quelques jours seulement des élections législatives, les candidats tentent de convaincre les citoyens à voter pour eux sachant bien que l'abstention risque de l'emporter cette fois encore. «Il y a une véritable crise de confiance», reconnaissent tous les candidats mais comment vont-ils y remédier ? Durant les meetings organisés à Constantine depuis le lancement de la campagne électorale, les chefs de parti et leurs candidats à la députation essayent en vain d'expliquer aux électeurs potentiels que l'Assemblée populaire n'est pas un tremplin «pour tous les députés» voulant accéder à des privilèges. Mais cette croyance est consolidée par l'absence remarquable des députés lors des débats au niveau de l'hémicycle et leur «refus» d'ouvrir des permanences parlementaires. Selon Messaoud Chihoub, député FLN de Constantine et vice-président de l'APN, qui s'est exprimé sur la question lors d'une journée parlementaire tenue sur le thème «Ce qu'attendent les citoyens de leur Parlement», «il faut réviser le statut de l'élu pour lui assurer plus de moyens, lui permettant de prendre en charge les préoccupations des citoyens au niveau local». Il ajoutera : «Les gens pensent que le député peut tout régler, c'est faux.» Il précise que «l'élu doit avoir un mandat local pour qu'il puisse intervenir auprès de sa population, alors que son mandat est national». Ainsi, et selon ce député juriste, c'est le caractère du mandat qui pose souvent problème !