La crise que traverse le Mali depuis le coup d'Etat du 12 avril dernier continue à susciter l'inquiétude chez la communauté internationale qui assiste à la dégradation de la situation sécuritaire dans cette région. La situation constitue «une grave source de menace» pour l'Afrique de l'Ouest et toute la région, a averti le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest, Saïd Djinnit, cité par l'agence presse service (APS). " La situation au Mali, notamment celle qui prévaut dans le nord, constitue une source de grave menace pour le Mali d'abord, mais aussi pour l'Afrique de l'Ouest et toute la région de manière globale», a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse tenue mercredi soir à Dakar. Il a fait état de «graves préoccupations» au Mali «non seulement en raison du coup d'Etat, mais à cause de la rébellion qui sévit au nord et de la présence de groupes terroristes armés». «C'est vraiment préoccupant et des menaces pèsent sur le Sahel, a-t-il en outre averti, affirmant que les Nations unies vont «soutenir toutes les initiatives sous-régionales pour lutter contre les terroristes présents au nord du Mali». La coopération et convergence des efforts reste l'outil le mieux indiqué contre de telles situations qui menacent la stabilité des régions, dans le monde. «Nous avons toujours privilégié le dialogue dans la recherche de solutions même avec la rébellion, mais en cas d'échec des négociations, la Cédéao envisage de recourir à une force armée», a-t-il souligné. Ces derniers jours, le Mali a connu un regain de violence avec des combats dans la capitale Bamako entre ex-putschistes et forces loyales au président renversé Amadou Toumani Touré. Les affrontements armés entre les deux parties ont, rappelle-t-on, fait au moins 22 morts et des dizaines de blessés, selon des sources maliennes. Cette situation s'ajoute à celle très compliquée prévalant au nord du pays, avec, entre autres, la prise de trois villes (Kidal, Tombouctou et Gao) par Aqmi, Ansar Eddine et le Mujao. En évoquant, par ailleurs, la crise en Guinée-Bissau, M. Djinnit a affirmé qu'il fondait beaucoup d'espoir dans le sommet du groupe de contact de la Cédéao, prévu ce jeudi à Dakar.