L'entêtement de la partie israélienne commence à provoquer une vague de mécontentement dans plusieurs pays qui, à leur tour, affichent leur inquiétude quant au sort du peuple palestinien et semblent décidés plus que jamais à agir pour mettre un terme à cette série sanglante avant que le nombre de victimes ne s'alourdisse. A l'exemple du Mexique, par le biais de son sous-commandant Marcos, chef de la rébellion mexicaine de l'Armée zapatiste de libération nationale (EZLN), qui n'a pas hésité à critiquer le président élu américain, le démocrate Barack Obama, à propos de son silence concernant la crise qui secoue la Palestine, et ce, en déclarant : «Ceux qui l'ont pris pour un phare seront déçus, car ce président élu démocrate soutient aussi l'emploi de la force contre le peuple palestinien.» De son côté, Paris semble s'être fixé un objectif qui consiste «à parvenir à une trêve humanitaire à Ghaza». C'est ce qu'a déclaré hier le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Eric Chevalier. Quant au président syrien, Bachar Al Assad, il a interpellé le Conseil de sécurité à se mobiliser et à forcer Israël à stopper son massacre. Le président américain sortant, George W. Bush, a exhorté vendredi tous ceux qui le peuvent à faire pression sur le Hamas pour que l'organisation cesse ses tirs contre Israël et permettre un cessez-le-feu qui «signifie quelque chose». Toutefois, l'orateur a qualifié le mouvement Hamas de «groupe palestinien terroriste encouragé par l'Iran et la Syrie» qui a comme principal objectif la destruction d'Israël. Tout en précisant que les promesses de la part du Hamas demeurent insuffisantes. En revanche, il a insisté sur la nécessité d'établir des mécanismes pour surveiller le passage des munitions destinées aux organisations terroristes se trouvant à Ghaza. Hier matin, le mouvement Hamas a confirmé avoir repoussé une incursion israélienne sur les terres palestiniennes, dans la nuit de vendredi à samedi, vers les coups de 23 heures GMT. Dans une déclaration à la chaîne satellitaire Al Jazeera, le chef du Hamas en exil, Khaled Mechaal, a affirmé que son mouvement «ne capitulera pas» face aux opérations israéliennes dans la bande de Ghaza, ajoutant qu'il était prêt à «toutes les confrontations». Cette violence aveugle a suscité une mobilisation mondiale très active, et cela aux quatre coins du monde, plaidant pour la même cause : un cessez-le-feu immédiat et en finir avec ces massacres. Au niveau des pays arabes, l'esprit solidaire est toujours là. L'on notera un désarroi chez les protestants. Hier après-midi après la prière, plusieurs marches et mouvements de protestation ont été organisés. En Mauritanie, on a enregistré plusieurs protestations devant l'ambassade israélienne, ainsi qu'en Afghanistan, où pas moins de 2000 manifestants se sont mobilisés, demandant une implication immédiate des pays musulmans et arabes pour une interruption de l'embargo israélien. De même qu'au Maroc où des dizaines de manifestants ont envahi les grandes villes en solidarité avec le peuple palestinien pour condamner ces massacres collectifs. En revanche, à Londres, plusieurs musulmans se sont regroupés devant l'ambassade égyptienne pour dénoncer les actes israéliens. Au Yémen, les citoyens ont lancé un appel aux pays arabes à interrompre leurs relations diplomatiques avec la partie israélienne. Autres pays ayant abrité de telles manifestations, le Bangladesh, l'Indonésie, les Philippines et l'Australie, où à Sydney, quelque 4000 Arabes musulmans sont sortis dans la rue pour qualifier les actes commis à l'encontre du peuple palestinien de «terrorisme et d'atteinte aux droits de l'homme». Les Arabes israéliens s'y mettent aussi ! Des dizaines de milliers d'Arabes israéliens ont manifesté hier à Sakhnin, dans le nord d'Israël, pour protester contre les raids israéliens sur Ghaza. «Ghaza ne se soumettra pas aux chars et aux bulldozers !», «Ghaza n'aie crainte, nous sommes avec toi», ont-ils scandé. Les concernés ne se sont pas arrêtés là, ils ont insulté le président égyptien Hosni Moubarak, le traitant de «lâche» et de «collaborateur avec les Américains».
Y. R.
Rencontre demain à Ramallah entre les présidents Abbas et Sarkozy Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, rencontrera, demain à Ramallah, en Cisjordanie, le président français Nicolas Sarkozy, a annoncé un responsable palestinien hier. «Le président Abbas rencontrera son homologue français Sarkozy et des représentants de l'Union européenne lundi à Ramallah», en Cisjordanie, a indiqué à la presse Saëb Arekat, principal négociateur palestinien. «Il (Abbas) partira immédiatement pour New York, où il fera un discours devant le Conseil de sécurité des Nations unies afin de demander l'arrêt de l'offensive israélienne à Ghaza», a ajouté M. Arekat.