La commémoration du 67e anniversaire des massacres du 8 Mai 1945 coïncide cette année avec le cinquantenaire de l'Indépendence. Ces événements font toujours partie des pages noires de l'histoire de l'Algérie. Cette journée s'est caractérisée par les actes barbares du colonialisme où des maisons furent incendiées, des familles décimées, au total 45 000 Algériens furent massacrés. Tout a commencé par l'organisation d'un défilé pour fêter la victoire des «alliés» sur «les forces de l'Axe». Les partis nationalistes algériens décident d'investir la rue pour revendiquer les droits promis par la France. Mais, lors de cette manifestation, un policier ouvre le feu sur un jeune scout brandissant le drapeau algérien, ce qui a déclenché le massacre. Pourquoi une manifestation le 8 mai ? Après la capitulation de l'Allemagne nazie, il fallait bien participer à la célébration d'une victoire pour laquelle les Algériens ont versé leur sang. D'ailleurs, une année auparavant, le gouvernement français avait décidé d'octroyer la citoyenneté française à près de 70 000 Algériens sur un ensemble de huit millions, alors que les Européens étaient un peu plus d'un million. De ce fait, une foule démarre de la mosquée de la gare de Sétif aux environs de 10 h. Les écoliers et les scouts étaient au premier rang. Les organisateurs qui voulaient une marche pacifique commandèrent également aux participants de laisser à la maison tout objet susceptible d'encourager la dérive. Le mardi 8 Mai 1945 est jour de marché à Sétif. La foule, dense mais disciplinée, longe la rue Constantine – qui portera à l'indépendance le nom évocateur des événements – et progresse dans le calme. Arrivée au niveau du Café de France, sis au bas d'un hôtel du même nom, elle marque un arrêt. À la vue des manifestants, quatre policiers en faction se tenaient devant la foule. Des Européens s'y précipitèrent. Ils sont furieux parce qu'un drapeau étrange, vert et blanc, s'est mêlé aux étendards arborés (français, américain, britannique et soviétique), ceux des Alliés victorieux de l'Allemagne nazie. Devant des Européens attablés au Café de France, un jeune Algérien se mit à courir en tenant le drapeau algérien. Un des policiers ouvre le feu et le tue sur le coup. Immédiatement, des tirs provenant de policiers provoquent la panique. Les manifestants en colère s'en prennent aux Français qui ripostent. Les affrontements font des dizaines de morts et de blessés de part et d'autre. 45 000 morts Pendant que l'émeute se calme à Sétif, d'autres éclatent à Kherrata et d'autres villes. Le mouvement s'étend très rapidement, et le soir même, des centaines d'Algériens sortent pour manifester. Le sous-préfet Achiary, un ancien résistant, donne l'ordre de tirer sur les manifestants. La répression prend fin officiellement le 22 mai après le massacre de 45 000 Algériens. Pendant de longs mois, les Algériens musulmans qui, dans les campagnes, se déplaçaient le long des routes, continuèrent à fuir pour se mettre à l'abri au bruit de chaque voiture. L'historien algérien Boucif Mekhaled, raconte : «J'ai vu des Français faire descendre d'un camion cinq personnes les mains ligotées, les arroser d'essence avant de les brûler vivantes». Bien que les colonialistes français de l'époque eurent tenté de minimiser les faits et les chiffres à l'époque, l'histoire a réussi à prouver que les Français avaient bien tué 45 000 Arabes durant les manifestations du 8 Mai 1945 et que c'était bien un génocide.