Des artistes algériens ont tenu à réagir sur la disparition soudaine de la grande star de la chanson arabe, la diva Warda El Djazaïria décédée, jeudi, en Egypte, à l'hôpital du Caire, à l'âge de 72 ans suite à une attaque cardiaque. Contactés par nos soins des hommes et femmes de culture ont tenu à saluer le travail et la personnalité de l'artiste disparue. Asma Djermoune, actrice et chanteuse de hawzi : «Elle laisse un répertoire riche et immense» Contacté par nos soins, Asma Djermoune, jeune artiste de hawzi et actrice, a déclaré. «L'Algérie a perdu une grande dame de la chanson arabe. Warda était très aimée par le peuple algérien. Elle a commencé sa carrière en chantant des airs patriotiques durant la Guerre de libération. C'est vrai qu'elle a ensuite entamé une carrière artistique en Egypte, mais elle n'a jamais oublié son pays d'origine, elle revenait à chaque fois que l'Algérie commémorait son indépendance. J'ai toujours en mémoire l'arrivée de Warda à l'aéroport Houari-Boumediène où une foule l'attendait, ses compatriotes, des jeunes, des familles aussi. Elle a laissé un répertoire riche et immense. Elle était appréciée de tous, laissant de bons souvenirs surtout aux jeunes. Elle était surnommée «la Rose algérienne». Elle l'était vraiment, avec un grand cœur, et restera d'ailleurs dans mon cœur à jamais. Même après sa mort, ses chansons ne vont pas s'éteindre. Je prie Dieu le miséricordieux de lui accorder la paix.» Khaled Barkat : «Elle représentait si bien l'Algérie à l'étranger» De son côté, Khaled Barkat, un chanteur algérien de style moderne, a déploré la perte de l'artiste. «Warda était signe de courage de la femme algérienne. Je suis vraiment triste. C'est une grande dame avec un grand cœur, elle représentait si bien l'Algérie à l'étranger. Elle a chanté pour son pays durant la Révolution et a continué ensuite à chanter à la mémoire des martyrs algériens. Elle était et restera un exemple de générosité pour nous tous. Elle a chanté le patriotisme et le courage des femmes et hommes algériens qui ont combattu pour l'Indépendance. Le plus frappant c'est qu'elle soit restée modeste, avec toute sa splendeur. Il faut souligner qu'elle a beaucoup souffert et en silence. Elle est inoubliable et a marqué l'Algérie dans sa profondeur et fait partie de notre patrimoine culturel et artistique. Nous ne concevons pas l'idée de l'oublier après son décès tragique qui a ému et attristé les familles algériennes.» Youcef Toutah, chanteur chaâbi : «Je doute qu'on puisse la remplacer» Le chanteur chaâbi Youcef Toutah a tenu, quant à lui, à souligner que «hélas, l'Algérie pleure en ce vendredi la mort de la grande Warda. Je ne trouve pas les mots pour décrire la peine que j'ai ressentie à sa perte. Nous l'avons tous perdue. Elle était notre ambassadrice à l'étranger et surtout dans le monde arabe. C'était la chanson arabe à l'état pur, c'était une star au vrai sens du mot. Là où elle allait, elle était aimée. Les étrangers aussi aimaient ses belles chansons sentimentales. Les Algériens n'ont pu profiter de sa présence puisqu'elle vivait à l'étranger. Elle tenait personnellement à assister à chaque célébration de l'Indépendance ou autre évènement de l'histoire de notre pays. L'Algérie a perdu la grande dame qui la représentait dans le monde arabe, je doute qu'on puisse la remplacer. Elle restera dans notre mémoire. A mon avis, aucun Algérien ou même Arabe, ne pourra oublier cette dame au grand cœur. Il y avait une telle grâce lorsqu'elle était sur scène, son interprétation des chansons sentimentales faisaient vivre ses chansons.» Propos recueillis par Lamia Damerdji