Ils avaient l'intention de prouver à l'opinion publique qu'il y a eu de «graves dépassements» lors du scrutin du 10 mai qu'ils assimilent à «une mascarade électorale». Ils, ce sont les représentants de partis politiques qui partagent en commun l'échec cuisant que leur a infligé «l'urne» lors du récent rendez-vous électoral portant renouvellement de la composante de l'APN. Ils se sont réunis une première fois, mercredi dernier, au siège du Front national algérien (FNA) et ont envisagé de se retrouver demain au QG de parti Al-Adala de Abdellah Djaballah. Contacté hier, le président du FNA, Moussa Touati, nous a précisé que les hôtes qu'il avait accueillis en son siège à la fin de la semaine écoulée étaient issus d'une vingtaine de partis politiques, tous «abasourdis» par les résultats de la dernière consultation électorale. Des résultats qu'ils contestent depuis leur annonce. Et c'est justement la manière de faire valoir leur désapprobation vis-à-vis de cette issue, aussi bien auprès des autorités qu'en direction de l'opinion publique qui a été soumise à débat ce jour-là et inscrite à l'ordre du jour une nouvelle fois. Ainsi, ces partis contestataires vont tenter, une nouvelle fois, d'accorder leurs violons pour mettre en œuvre une stratégie commune pour se réapproprier ce qui leur semble être leur droit. Il va sans dire que cette pléiade de partis contestataires a donné libre cours à un véritable tapage médiatique autour des actions que ces mêmes formations comptent mettre en place dans un avenir proche. L'on évoque la création d'un Parlement parallèle, d'une option de boycott de la prochaine législature et même d'une requête à adresser aux plus hautes autorités du pays pour obtenir l'annulation des résultats des législatives. Or, «rien n'est encore décidé», nous a confié hier le président du FNA, Moussa Touati. «Il vrai que le recours à chacune de ces actions de contestation a été débattu, mais sans plus. Sans qu'une décision finale ne soit collectivement validée concernant l'une de ces trois options», a-t-il renchéri. Et au président du FNA de poursuivre que «beaucoup de ces représentants de parti ont la peur au ventre. Ils demeurent indécis et sont figés dans une attitude timorée». «Je n'aime pas du tout ce genre d'attitude», a-t-il lâché, doutant de l'efficacité des actions à mener. «Dans le cas où aucune décision n'est prise demain, je vais exprimer mon retrait au reste des partis», avertit-il. Quel poids sans le PT, le MSP et le FFS ? Le chef de file du FNA ne se fait pas d'illusions. Il sait très bien que quel que soit le nombre des partis contestataires, ces derniers ne seront pas considérés à leur juste valeur tant qu'ils ne rallient pas en leur sein des formations qui pèsent dans l'échiquier politique, à savoir le MSP, le PT et le FFS. Or, ces trois partis se sont démarqués de cette initiative, même si eux aussi remettent en cause la crédibilité du scrutin. Du coup, l'initiative du FNA s'apparente-t-elle à un coup d'épée dans l'eau ? Assurément, la réponse est affirmative. Les jours qui suivent auront certainement à conforter cette hypothèse.