Le Front national algérien (FNA) escompte saisir, «à partir de demain», le Conseil constitutionnel afin de faire invalider les résultats du scrutin législatif, à l'issue duquel sa formation politique a récolté 9 sièges. «Nous sommes victimes des procédés frauduleux de l'administration et nous ne nous tairons pas», a déclaré Moussa Touati, président du FNA, au cours d'une conférence de presse tenue hier au siège du parti, à Alger. «Nous contestons officiellement les résultats et allons déposer directement un recours auprès du Conseil constitutionnel afin qu'il annule les résultats des élections législatives», a assuré M. Touati. «J'invite les autres partis à se joindre à notre action afin de rétablir la vérité et ne pas laisser les voix du peuple être confisquées», s'est indigné le président du FNA. Et cette saisine ne sera pas l'ultime démarche du parti afin de contester ces résultats. «Ce n'est qu'un début. En cas de refus du Conseil constitutionnel, ce sera au tour du peuple de parler, il aura son mot à dire», prévient M. Touati qui appelle, à demi-mot, à la contestation : «Nous avons toujours été partisans du calme, des actions pacifiques. Seulement, certaines choses sont inacceptables et la vérité doit être rétablie par tous les moyens.» Selon le président du FNA, il y a eu «fraude massive». «Mais une fraude technique, inhérente et intégrée au système électoral. Et à plusieurs niveaux. L'administration a fraudé. Je suis catégorique et sûr de ce que j'avance. Je mets au défi le ministère de l'Intérieur de rendre publics les registres électoraux signés afin de comparer les empreintes qui s'y trouvent. Il est évident que nous retrouverons les mêmes empreintes plusieurs fois !», s'emporte-t-il. De même, M. Touati dénonce «la double fonction des corps constitués et leur vote par procuration». Par ailleurs, le FNA dénonce la multiplication des partis agréés, qui n'a été qu'un alibi démocratique pour le pouvoir, ainsi que le système électoral qui a profité à «certains partis du pouvoir».