Après les députés qui se sont démarqués de la position du président de leur parti Moussa Touati, c'est au tour des bureaux de wilaya, notamment de l'Est, de déclarer la dissidence au sein de leur formation. Il s'agit entre autres des wilayas de Mila, Jijel, Batna, Khenchela, Skikda, El Oued, Sétif, M'sila et Constantine. Les présidents de 14 bureaux régionaux se sont rencontrés samedi après-midi à Constantine où ils ont décidé, selon leur communiqué rendu public hier, de retirer leur confiance au président du FNA, Moussa Touati. Il faut dire que la défaite du parti lors des élections législatives est pour beaucoup dans cette prise de position, comme le président du bureau de Constantine, tête de liste des candidats du FNA à Constantine, Saïd Derdour, l'a expliqué : «lors des élections législatives du 10 mai dernier, le président Moussa Touati a livré le parti pieds et poings liés aux riches et au règne de l'argent (...) En ce sens, il ne s'agit plus de militantisme, mais d'argent, et le président est sans aucun doute le premier à avoir institué cette pratique éhontée dans le pays». Lors de la rencontre des cadres de son parti, Moussa Touati a été montré du doigt et accusé d'avoir mené le parti à l'échec. Les participants ont commenté les résultats obtenus par le parti. «Nous avons ainsi dégringolé de la troisième place, place honorable s'il en est, puisque venant juste derrière le FLN et le RND, à la sixième», souligne Saïd Derdour, avant d'ajouter : «En effet, alors que nous avions 17 députés à l'ancienne Assemblée populaire nationale (APN), nous n'en comptons plus que 9. Ce retrait de confiance vient mettre un frein à cette descente aux enfers et sauver ce qui peut l'être encore en vue des futures élections locales qui se dérouleront au mois d'octobre prochain». Les militants FNA estiment que la ligne politique du président du parti «a complètement échoué», d'où la nécessité «de tout remettre sur la table et redémarrer d'un bon pied et sur de meilleures bases». Dans leur communiqué, les militants diront : «Nous joignons ainsi nos voix à celles des wilayas de l'Ouest et du Centre qui ont déjà exprimé leur refus de continuer à militer avec le même personnage aux commandes».