Tout en exprimant leur défiance, les militants du FNA du bureau de Constantine retirent à l'unanimité leur confiance à M.Touati Moussa, président du Front national algérien. C'est ce qu'on pouvait lire dans un communiqué adressé, hier, à notre rédaction. Par cette démarche plus ou moins attendue, les membres du bureau de Constantine s'alignent aux côtés du comité de «sauvegarde du parti», soutenu par treize fondateurs. Pour les griefs reprochés à M.Touati, les militants indiquent dans le communiqué «l'unilatéralisme, la mauvaise gestion des affaires organiques et financières et l'abandon total de la base militante dans la majorité des wilayas». Il est également reproché au président du FNA l'incohérence dans ses sorties médiatiques, à titre d'exemple, le communiqué cite que «lors de l'élection présidentielle du 8 avril 2004, M. Touati réclame aux militants de voter à blanc, puis accompagne le candidat du FLN-Benflis, durant toute la campagne». M.Touati a été qualifié de «potentat» et représente toutes les tares du régime qu'il prétend combattre. Dans ce contexte, ajoute le communiqué, «le président du parti reproche aux députés de s'aligner sur les thèses du FLN et du RND». Chose inadmissible et révoltante pour les députés qui répondront qu'«il existe un texte de loi qui stipule que lorsqu'on apporte un plus au peuple algérien, nous ne pouvons pas être contre», a-t-on souligné dans le communiqué. Le FNA, a-t-on indiqué, «est un parti d'extrême gauche et il appartient donc à la famille nationaliste et, en aucun cas, il ne pourrait apporter une caution aux militants du PT ni aux islamistes du MRN ou du MSP». Le parti, rapportent encore les militants dans le communiqué, est «un front ouvert à toutes les sensibilités qui combattent le régionalisme, le népotisme et les inégalités». Dans le communiqué, on pouvait constater que les militants avaient particulièrement insisté sur la «gestion financière» qu'il ont jugée catastrophique. «On voudrait bien savoir où est passé le pactole versé régulièrement par les militants et les députés de presque 3 milliards de centimes», sachant que le parti a bénéficié de 500 millions de centimes en mai 2002 lors des législatives, de 800 millions de centimes lors des locales et de 160 millions de centimes par an de l'Etat. Les militants du bureau de Constantine concluent leur communiqué en déclarant: «Pour faire taire ces détracteurs, le président a procédé à l'exclusion de cinq députés, dont trois du bureau national, le secrétaire national de l'organique en violant les règlements qui prévoient le passage devant une commission de discipline... Ils ont été empêchés d'assister au dernier conseil national pour se défendre.»