Le Conseil des lycées d'Algérie dresse un bilan catastrophique de l'année scolaire 2011-2012, «une année qui s'est achevée étrangement fin avril avec de multiples dossiers en suspend». Malgré un taux de réussite de 40% au bac blanc, le CLA appréhende un pourcentage qui dépasse les 70% à la session du bac 2012. Dans un communiqué de presse, le CLA précise que pour la première fois dans l'histoire de l'école algérienne, l'année scolaire se termine au mois d'avril «avec 1500 classes de terminales sans enseignants dans certaines matières, comme les mathématiques et le français». Un chamboulement qui va engendrer, selon Achour Idir, porte-parole du CLA et signataire du document, de graves conséquences. Par ailleurs, le syndicat qui s'est opposé à l'instauration du seuil des programmes à réviser pour le bac, a estimé que cette solution, renforcée par l'élaboration de sujets faciles, est le seul moyen trouvé par le ministère pour assurer la réussite de la réforme. Après une évaluation faite lors de la réunion de son conseil national, la formation syndicale annonce un taux de réussite de 40% à l'examen du bac blanc, mais appréhende, toutefois, un pourcentage qui dépasse les 70% au bac. Ceci est dicté, selon le même communiqué, par la politique de la gestion des flux adoptée par la tutelle, «au détriment du savoir et de la connaissance». Il prévoit, à cet effet, un «tsunami» dans les lycées lors de la rentrée scolaire qui engendrera «un déferlement d'élèves venant du moyen, soit 171 625 regroupant deux promotions». Cet état de fait, ajoute le communiqué, «nécessiterait 4200 salles de cours supplémentaires à 40 apprenants, ainsi que l'ouverture de 5000 nouveaux postes budgétaires». Rappelant la surcharge actuelle des classes et le déficit en enseignants dans certaines matières, le CLA a estimé que la prochaine rentrée connaîtra aussi «l'accentuation du phénomène de la violence dans les établissements, si des mesures d'urgence ne sont pas prises par la tutelle». Une situation qui perdure et qui risquerait de provoquer l'ire des travailleurs qui va se refléter dans des actions syndicales à la rentrée scolaire. «Si les revendications socio-professionnelles des travailleurs ne sont toujours pas prises en considération, l'année scolaire 2012/2013 débutera par des agitations inévitables».