Près d'un mois après le scrutin des législatives, le leader islamiste et président du parti FJD El- Adala reste inconsolable et ne parvient toujours pas à surmonter la défaite que lui a infligé l'urne. Il crie à qui veut l'entendre que les législatives du 10 mai ont été entachées «de fraude massive». Ayant pris part à ces élections, le parti El-Adala, troisième formation fondée par Abdellah Djaballah, n'a pu récolter que le maigre score de huit sièges, à l'issue de l'examen des recours par le Conseil constitutionnel. Dans une conférence de presse, animée hier au siège national de son parti à Alger, Djaballah a estimé que les déclarations faites par les observateurs étrangers, notamment ceux de l'Union européenne, qui ont supervisé le scrutin des législatives, ne constituent que des positions de complaisance avec le pouvoir algérien. Il n'a d'ailleurs pas hésité à accuser les observateurs de l'UE d'être complice avec le pouvoir algérien pour masquer la fraude qui a largement marqué les élections du 10 mai. «Les observateurs de l'UE ont cautionné la fraude lors de ces élections», a-t-il dit. Des élections dont l'issue s'est traduite par une large victoire du FLN talonné par le RND, son binôme, au sein de l'Alliance présidentielle, ne peuvent être qualifiées, de l'avis du conférencier, que de «confiscation de la volonté du peuple et du maintien du statu quo par le pouvoir en place», déplore-t-il. Il enchaîne en affirmant que «la fraude massive ayant entaché les législatives augure d'un régime présidentiel qui sera consacré de manière irréversible lors de la prochaine révision de la Constitution et qui permettra le maintien du pouvoir par ceux qui y sont déjà depuis des années». Le président du parti El Adala est remonté loin dans le temps pour dire que «c'est anormal qu'en 1992, lorsqu'il y a eu victoire de l'ex-FIS, on s'est empressé d'arrêter le processus électoral et, aujourd'hui, que ce même scénario se reproduit avec le FLN, tout est fait pour normaliser et accréditer la mascarade électorale du 10 mai». «On m'a proposé deux ministères que j'ai refusés» L''inconsolable Abdellah Djaballah a indiqué, en outre, que, par le biais d'intermédiaires, le pouvoir algérien lui a proposé des portefeuilles ministériels lors du prochain remaniement gouvernemental. «C'est une proposition que j'ai rejetée sans trop réfléchir et sans le moindre regret», a-t-il enchaîné non sans un accent de fierté. Le conférencier s'est abstenu de préciser quels portefeuilles le pouvoir en place est prêt à léguer à un parti récemment agréé et qui n'a «récolté» que huit sièges au dernier scrutin (sic). Abdellah Djaballah, dont le parti figure parmi le groupe des seize qui a décidé de boycotter l'APN, se félicite, en revanche, de la création d'un front national pour la sauvegarde de la démocratie par ce conglomérat politique contestataire des résultats des législatives. Il appelle, à ce propos, à l'annulation des résultats du scrutin du 10 mai dernier et à la tenue de nouvelles élections qui seront organisées par «une instance nationale consensuelle», a-t-il conclu.