Dans sa première mouture, le rapport de la Commission de surveillance des élections, connu depuis hier, est loin de faire l'unanimité au sein même de cette structure composée de plus d'une quarantaine de membres représentant différents partis politiques. Les divergences s'accentuent et les appréciations différent, en effet, au sujet du contenu de ce rapport que l'on dit «accablant» vis-à vis du gouvernement. En effet, au moment où Mohamed Seddiki affirme que ledit rapport a été adopté par la majorité des membres de la Cnisel (37), d'autres sources relevant de cette structure n'hésitent pas à affirmer le contraire. «Il n'y a que 26 membres de la Cnisel qui ont assisté à la séance d'adoption de ce rapport dont le contenu n'a été validé que par 14 membres issus majoritairement des partis islamistes», confie un des membres de la Cnisel, sous couvert de l'anonymat. Ce dernier enchaîne en faisant part d'une entorse au règlement intérieur de la Cnisel, stipulant que l'adoption du rapport final de la Cnisel requiert la présence des deux tiers (2/3) des membres. Ce qui est, selon la même source, loin d'être le cas lors de la séance d'adoption. Une pétition est en cours d'élaboration, qui devrait être paraphée par les autres membres qui n'ont pas assisté à la séance d'adoption, déterminés, ajoute-t-on, à contester le contenu de ce rapport. La pétition en question sera rendue publique au plus tard aujourd'hui, a encore affirmé notre source. De son côté, Mohamed Seddiki, le président de la Cnisel, développe un avis tout à fait contraire. Selon lui, la séance d'adoption du rapport de la commission de surveillance des législatives du 10 mai a réuni 37 membres de cette structure. «On a contacté toutes les parties et celles qui n'ont pas assisté à cette séance se sont absentées de leur propre gré», soutient Seddiki qui met l'accent sur le dicton qui dit que «les absents ont toujours tort». Il insiste toutefois sur le fait que le règlement intérieur régissant la structure qu'il dirige a été scrupuleusement respecté lors de l'adoption du rapport final de la Cnisel. Seddiki compte en outre animer une conférence de presse aujourd'hui pour réitérer sa position concernant ce rapport vraisemblablement controversé auprès de l'opinion. Sur un autre volet, hormis Kassa Aïssi, le chargé de communication du FLN, les autres responsables de parti que nous avons tenté de contacter pour connaître leur appréciation au sujet du rapport de la Cnisel étaient injoignables durant toute la journée d'hier. Ainsi, le porte-parole du FLN a mis l'accent d'entrée sur les «affirmations contradictoires» au sujet du rapport de la Cnisel, avant de trancher : «Quand la commission remettra définitivement son rapport à qui de droit, à ce moment on aura à émettre notre point de vue. Pour l'heure, on ne sait pas s'il s'agit d'un document définitif ou juste d'une mouture du rapport».