Mohamed Seddiki, président de la Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives (CNISEL), a annoncé, hier lors de la conférence de presse tenue à Alger, que la commission avait reçu une soixantaine de saisines, dont 12 plaintes à caractère pénal. Il a en outre révélé que la CNISEL avait été destinataire de rapports qui mettent en cause le comportement de certains membres du gouvernement, candidats aux législatives. «Nous avons été destinataires d'un rapport qui signale que le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, tête de liste FLN à Tlemcen (Tayeb Louh, ndlr), avait été vu en famille faisant campagne près des bureaux de vote, déclare le président de la CNISEL. Par ailleurs, nous avons aussi été destinataires d'un rapport qui met en cause le comportement du ministre-candidat à Djelfa, tête de liste RND, Cherif Rahmani», a fait savoir Seddiki. A l'issue de la conférence, Chalabia Mahjoubi, secrétaire générale du Mouvement pour la jeunesse démocratique (MJD) et membre de la commission, a indiqué que lors d'une visite surprise des membres de la commission dans un bureau de vote situé à Kouba, les membres de la CNISEL ont observé que des procurations avaient été rédigées sans signatures et antidatées. En outre, des militaires nés à Djelfa et habitant Tamanrasset avaient été autorisés à voter sur place : «Ils nous ont expliqué qu'ils étaient en poste à l'hôpital militaire de Garidi», révèle Mme Mahdjoubi. Par ailleurs, plusieurs électeurs dont les noms avaient, à leur insu, été rayés des listes électorales se sont présentés au siège de la commission pour dénoncer leur cas. «Au niveau du centre de vote, on nous a demandé de rentrer chez nous, affirme Karima. Je suis venue ici pour que la population sache que nous n'avons pas boycotté les élections, mais qu'on nous a refusé d'accomplir notre devoir électoral.» Au niveau de la commission, on confirme que des centaines de personnes à travers le territoire national ont vécu la même déconvenue.