Nouveau rebondissement dans la crise qui secoue le FFS. Karim Tabbou, ancien premier secrétaire du parti, a été suspendu hier de toute activité au sein et au nom du parti, tandis qu'une fin de mission a été notifiée à Samir Bouakouir, le représentant de cette formation à l'étranger. Ces deux décisions ont été prises simultanément hier par Ali Laskri, premier secrétaire national du FFS, qui n'a donc pas mis beaucoup de temps pour mettre à exécution les directives contenues dans le dernier message de Hocine Aït Ahmed où il était question de sanctions contre les militants au «comportement nuisible pour le parti». Karim Tabbou et Samir Bouakouir sont les premiers à faire l'objet de ces sanctions. D'autres militants tentés par la «rébellion au sein du plus vieux parti de l'opposition, risquent de connaître le même sort». Toujours est-il que pour ce qui est de Karim Tabbou, un communiqué du parti rendu public hier et signé par le premier secrétaire indique que la décision de sa suspension «a été prise suite aux comportement et propos indignes qu'il a tenus publiquement contre le parti et ses instances». Le document du FFS précise en outre que «conformément aux statuts et à la charte du parti, Karim Tabbou sera traduit devant la Commission nationale de médiation et des règlements de conflit pour des fautes de 3e degré». Des fautes énumérées en termes de «non-respect des fondements et objectifs des statuts et charte du parti, dénigrement du FFS, de ses militants et ses dirigeants par des déclarations publiques et écrites, refus volontaire d'exécuter les directives des instances du parti, confiscation de document et enfin diffusion de rumeurs». S'agissant de Samir Bouakouir, la décision de fin de mission prise à son encontre n'a pas été accompagnée par les motifs l'ayant motivée. Le représentant du FFS à l'étranger a été nommé à ce poste le 9 décembre 2011. Dans un entretien accordé hier au journal électronique TSA, l'ancien premier secrétaire du FFS avait d'emblée accusé ouvertement la direction du FFS «d'intimider ses militants en utilisant le message d'Aït Ahmed comme une arme pour faire taire le débat et changer sa ligne politique». «Les cadres du parti se sont sentis offensés et agressés par les pratiques violentes de la direction. Ils voient bien que le FFS est en train de virer d'un parti d'opposition plaidant pour le changement démocratique et pacifique vers un parti qui s'accommode des compositions avec quelques franges du système et qui commence à se normaliser», a encore soutenu hier Karim Tabbou. Ces déclarations ont sans doute précipité la décision prise par Ali Laskri à son encontre.