Une soixantaine de militants frondeurs et membres du conseil fédéral du FFS se sont réunis hier dans la ville de Bouzguène, à la salle des fêtes Salhi. La réunion a été présidée par Karim Tabbou, ex-secrétaire général du parti, qui a été suspendu mercredi dernier de toute activité politique au nom du FFS par la direction du parti. Les conclavistes se sont penchés sur des actions à entreprendre à l'avenir pour s'opposer à la conduite actuelle du plus vieux parti d'opposition. Même si aucune décision n'a été prise lors de cette réunion, les militants frondeurs, selon un des participants, ne comptent pas rester les bras croisés. Les récentes sanctions décidées à l'encontre de Karim Tabbou et de Samir Bouakir, représentant du FFS à l'étranger et candidat malheureux aux dernières législatives, semblent être la goutte qui a fait déborder le vase pour les militants mécontents. Ils interpellent le président du parti à intervenir pour consolider la confiance entre le parti et les militants. Les frondeurs, d'après un militant du FFS qui a pris part à la rencontre de Bouzguène, ont épargné Hocine Aït Ahmed, le leader du parti, dans leurs critiques. Ils ont, par contre, chargé l'actuelle direction nationale dirigée par Ali Laskri. A cette dernière, ils lui reprochent «d'avoir tourné le dos aux principes du FFS et à sa ligne politique». «Ce n'est pas normal que le FFS qui n'a eu que 2544 voix dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj obtient un siège et je me demande pourquoi l'actuel secrétaire n'a pas dénoncé la fraude massive du dernier scrutin ?», s'interroge notre source qui accuse «la direction nationale du parti d'avoir conclu un accord avec le pourvoir». Un autre militant nous a affirmé que «Tabbou aurait déclaré que le FFS avait participé aux élections du 10 mai sans l'aval de la base militante». «La charte nationale et les soi-disant consultations de la base militante n'est que de la poudre aux yeux», aurait déclaré l'ex-secrétaire national. Notons que Karim Tabbou, en dépit de son opposition à la participation de son parti, s'est porté candidat aux élections législatives du 10 mai dernier où il a été élu député. Il était classé deuxième sur la liste du FFS à Tizi Ouzou, sans qu'il prenne part à la campagne électorale. Une attitude qui n'a pas été du goût du président du parti, Hocine Aït Ahmed.