Afin d'évaluer le dispositif électoral, de débattre de la situation politique du pays et de définir les priorités du parti sur les plans politique et organisationnel, la direction du FFS a entamé à Constantine une série de rencontres avec les militants, surtout que le parti vient de récupérer trois sièges, Bordj Bou-Arréridj (2) et Constantine (1). Ainsi, le palais de la culture Malek-Haddad a abrité hier la rencontre régionale des cadres fédéraux et autres élus du FFS pour l'Est du pays. La salle était remplie, il y avait non seulement les militants, mais aussi beaucoup de figures universitaires et personnalités de Constantine venues assister à cette rencontre présidée par Ali Laskri et Mustapha Bouchachi. Ces derniers ont estimé que le siège de Constantine remporté par Wadjdane Hamrouche «constitue une formidable avancée et surtout un sérieux investissement pour l'avenir». La députée constantinoise a indiqué, pour sa part, «s'il était permis de rêver avant les législatives, il n'est plus permis de rêver après parce que tout est possible». Celle-ci s'est également engagée à ouvrir prochainement une permanence au niveau de la wilaya. Lors de son intervention, le premier secrétaire national est revenu sur le déroulement du scrutin et les résultats obtenus : «Nous avons introduit de nombreux recours et avons récupéré six sièges même si nous restons persuadés qu'ailleurs bien d'autres nous reviennent de droit… à Blida, Ghardaïa, Oran et à Boumerdès.» Et d'y ajouter : «Il reste que la production d'une majorité FLN ne favorisera pas la transition vers la démocratie et ne modifie pas de façon significative les donnes politiques dans le pays.» Abordant la question de la contestation observée par les autres formations au lendemain des résultats et leur accusation d'un «éventuel deal avec le pouvoir», Ali Laskri n'a pas hésité à fustiger à son tour «une collusion médias-pouvoir à l'exception d'un ou deux titres de la presse écrite. Tout a été rapporté d'une manière à donner voix au chapitre à ceux qui de l'intérieur, voire de l'extérieur du parti ont tenté de nous déstabiliser tout au long de la campagne électorale», a-t-il annoncé avant d'ajouter : «Des voix internes ont organisé une contre-campagne pour dénoncer notre participation. Or, il avait été décidé dans un souci tactique d'y aller quitte pour cela à n'obtenir qu'un siège au Parlement.» Quant aux problèmes internes qui secouent la formation de Hocine Aït Ahmed, ils sont expliqués comme étant «des conflits menés par des militants et des cadres ne voulant pas la stabilité du parti et qui avaient été contre la participation aux élections du 10 mai». Ali Laskri n'hésita pas à présenter Karim Tabbou comme «un agent du régime». Une accusation qui d'ailleurs ne manquera pas de soulever un tollé parmi les présents, ce qui a d'ailleurs conduit un cadre de la fédération de Jijel à interpeller le premier secrétaire sur cette accusation mais également sur les turbulences à hauteur de la fédération de Béjaïa et surtout la rumeur sur «un deal Pouvoir-FFS après la récupération de deux sièges dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj». La réhabilitation du politique : une priorité La rencontre de Constantine constitue une première étape qui devrait instaurer le travail de proximité et se préparer au mieux pour les élections locales prochaines, car «le nombre de sièges obtenus par le FFS, grâce à la mobilisation des citoyennes et des citoyens, va permettre à ses militants d'envisager l'avenir avec plus d'optimisme», a encore expliqué M. Laskri. Quant à la question relative à la participation dans la composante du prochain gouvernement, Ali Laskri évacue d'un revers de la main toute possibilité d'y aller même s'il reste mitigé dans sa réponse : «La priorité du moment est la réhabilitation du politique et le primat du droit». Le FFS intègre-t-il le système pour le modifier de l'intérieur ? La réponse du premier secrétaire du FFS est strictement identique.