L'introduction d'euro-obligations, un outil de mutualisation des dettes européennes, ne sera pas envisageable pour Berlin avant "de nombreuses années" a déclaré lundi un porte-parole du gouvernement allemand. Les euro-obligations "seront envisageables à la fin d'un processus d'intégration politique en Europe", a déclaré le porte-parole Steffen Seibert, lors d'une conférence de presse régulière à Berlin. "Ce qui est envisageable, c'est qu'on ait les conditions qui permettent d'envisager des eurobonds à la fin de ce processus", a-t-il dit, en ajoutant : "Nous parlons de nombreuses années". Il ne s'agit donc "pas du tout d'un moyen par lequel nous voulons ou nous pouvons résoudre les problèmes actuels de l'Europe", a déclaré M. Seibert, soulignant qu'il n'y avait pas d'évolution de la position de la chancelière Angela Merkel sur cette question. Le porte-parole était interrogé par un journaliste sur des informations de la presse anglo-saxonne faisant état d'un possible infléchissement de la position allemande sur les euro-obligations. Berlin est plus conciliant sur la question d'une union bancaire, telle que mise sur la table par la Commission européenne et la Banque centrale européenne (BCE) ces dernières semaines. Sur ce sujet, "nous devons attendre de voir quelles propositions font (José Manuel) Barroso, (Herman) Van Rompuy et (Mario) Draghi", a déclaré le porte-parole du ministère des Finances, Martin Kotthaus. Une telle union bancaire verrait par exemple une surveillance centralisée des banques de la zone euro, et un mécanisme de garantie des dépôts des épargnants. Mais "une union bancaire et des eurobonds ne sont pas nécessairement des concepts parallèles", a-t-il ajouté.