Lafarge a dévoilé mardi un nouveau plan de réduction de ses coûts qui doit lui permettre de ramener son endettement sous le seuil des 10 milliards d'euros dès l'an prochain. Le numéro un mondial du ciment, dont la dette nette atteignait 12,4 milliards d'euros fin mars, compte réduire ses coûts de 1,3 milliard d'euros en total cumulé sur la période 2012-2015, avec une baisse d'au moins 350 millions d'euros l'an prochain. Ces nouvelles économies s'ajouteraient à celles de 400 millions d'euros déjà prévues pour cette année. Le plan que Lafarge présente ce mardi aux investisseurs prévoit aussi de générer au moins 450 millions d'euros supplémentaires d'Ebitda d'ici 2015 grâce à la croissance des ventes et des marges. Les économies et l'amélioration de la rentabilité devraient contribuer à une réduction de la dette sous 10 milliards d'euros "le plus tôt possible en 2013", dit le groupe dans un communiqué. A l'horizon 2015, Lafarge vise un retour sur capitaux employés après impôt supérieur à 8%. Il précise que cet objectif implique aussi la "modération" des investissements et "un management dynamique du portefeuille, sans acquisition importante". La dette du groupe, gonflée notamment par l'acquisition de l'égyptien Orascom en 2008, a valu à Lafarge de voir sa note de crédit déclassée en catégorie "junk" les agences de notation Standard & Poor's et Moody's l'an dernier. Il a depuis engagé une réorganisation par métier pour simplifier sa structure, qui se traduit par 460 suppressions de postes. Le groupe confirme parallèlement ses objectifs 2012, à savoir notamment une réduction de ses coûts d'au moins 400 millions d'euros et plus d'un milliard d'euros de cessions d'actifs. "Bien que nous anticipions un environnement économique exigeant, nous sommes convaincus que les actions mises en place contribueront à la croissance des ventes, des cash-flows et de la rentabilité", déclare le PDG du groupe, Bruno Lafont, cité dans un communiqué. En Bourse, l'action Lafarge a terminé lundi à 30,6450 euros. Le titre a gagné 12,8% depuis le début de l'année, après une chute de 42,1% en 2011. Le groupe est ainsi valorisé 8,8 milliards d'euros.