Longtemps, l'Espagne a dû se passer des services de Jesus Navas, pris de crises d'angoisse à l'idée de s'éloigner de chez lui. Mais depuis un peu plus de deux ans, l'ailier a vaincu sa peur et permis à la "Roja" de se sortir à plusieurs reprises de situations difficiles. Le virevoltant joueur sévillan en a encore apporté la preuve lundi à l'Euro où, entré en cours de jeu, il a inscrit en toute fin de match le but de la victoire 1-0 sur la Croatie et conforté la première place de l'Espagne dans le groupe C. Une victoire des Croates, toujours possible tant que le score était de 0-0, aurait éliminé les champions en titre et mis fin à leur rêve d'un troisième titre majeur consécutif après l'Euro 2008 et la Coupe du monde 2010. L'apport de Jesus Navas dans ce genre de match est considérable parce que sa vitesse fait des ravages sur le côté droit lorsque les défenses commencent à ressentir la fatigue. En finale du Mondial, il y a deux ans, c'est lui, déjà, qui avait amorcé l'action décisive en prenant le ballon dans sa moitié de terrain pour le remonter vers la surface néerlandaise. Andres Iniesta avait conclu et donné le titre à l'Espagne. Cette fois, le Barcelonais lui a rendu la pareille, Navas n'ayant eu qu'à pousser dans le but vide la balle servie comme une offrande par le meilleur joueur espagnol de cet Euro. "Je suis très content, satisfait et honnêtement, j'apprécie beaucoup ce moment", a dit Navas à la radio Cadena Ser. "On savait qu'on devait porter davantage le danger et mettre le plus de vitesse possible dans nos attaques parce qu'ils serraient très bien les lignes derrière", a ajouté le joueur de 26 ans, qui a fait ses débuts en sélection en novembre 2009. "C'était difficile de trouver la faille mais l'équipe a maintenu son pressing et on a été capable d'inscrire le but victorieux." L'Espagne rencontrera samedi en quart de finale, à Donetsk, le deuxième du groupe D dont les deux qualifiés seront connus mardi soir. Entre la France, l'Angleterre et l'Ukraine, le sélectionneur espagnol Vicente Del Bosque n'affiche pas de préférence. "Chacune des trois équipes que nous pourrions rencontrer est forte et nous devons simplement nous préparer du mieux possible", a-t-il dit. "On ne doit sous-estimer personne mais on sait aussi qu'il n'est en aucune façon impossible pour nous d'atteindre le dernier carré." Le vainqueur du quart de finale de l'Espagne affrontera en demi-finale le vainqueur du quart entre le Portugal et la République tchèque.