Hocine Kobbi, alias Abou Mossaâb, un des derniers «durs» du groupe islamique armé (GIA) sera jugé par le tribunal criminel près la cour d'Alger, le 28 juin en cours, apprenons-nous de source judiciaire. Hocine Kobbi, de Gué de Constantine, à Alger, qui s'était rendu en 2002 avait, rappelle-t-on, donné les noms de ses acolytes jugés, en 2007, pour attentats à l'explosif, viols et assassinats perpétrés durant la période de la fin des années 1990 à 2004. Ces derniers, au nombre de dix, avaient, rappelle-t-on, encore été jugés en 2007, dans ce qui avait à l'époque été qualifié de «procès du dernier noyau dur du GIA». 7 peines capitales et 3 à perpétuité avaient été requises par le procureur général près le tribunal criminel d'Alger. Hocine Kobbi est devenu aveugle au maquis en 1996 après qu'une mine ait explosé sous ses yeux. Ce qui lui a valu le pseudonyme du «borgne», parmi ses ex-acolytes. Le «dernier noyau dur du GIA» avait été accusé d'être derrière les attentats à l'explosif ayant visé, entre autres, le marché de Larbaâ, le centre du quartier des Eucalyptus, Zéralda, Bou Ismaïl, Dély Ibrahim, la Grande-Poste à Alger, et plusieurs assassinats, dont celui d'un responsable libanais travaillant pour le compte de Djezzy et de sa secrétaire, ainsi que des kidnappings et des viols durant la période 1997 à 2002. Ce sont, en tout, 23 personnes qui ont été arrêtées par les services de sécurité après la reddition de Hocine Kobbi, appelé à comparaître le 28 juin en cours devant le tribunal criminel près la cour d'Alger. Les 13 autres ont, rappelle-t-on, encore été élargis dans le cadre de la réconciliation nationale qui écarte toute amnistie pour les terroristes auteurs de dépôt de bombes dans les lieux publics, viols et massacres. Lors du procès ayant eu lieu en 2007, A. M., commerçant de Saoula, avait raconté comment il a aidé et soigné Hocine Kobbi de ses blessures aux yeux. Il raconte avoir été contacté par un individu pour lui proposer d'être son associé dans l'acquisition d'un minibus pour le transport des voyageurs entre Baraki et El Harrach, niant que le véhicule eut été utilisé dans le transport des bombes. Le groupe avait été derrière l'attentat à la bombe qui a tué des adolescents qui jouaient au football à Zéralda, ainsi que d'attentats perpétrés à Dély Ibrahim, Zéralda, El Achour et Alger-Centre. Ils avaient également été accusés d'avoir participé à des attentats perpétrés à Bouchaoui, Sidi Rached et Douaouda. Comparaissant dans le procès de 2007, Hocine Kobbi qui avait fait des aveux très détaillés qui ont permis aux forces de sécurité de remonter tout le groupe et de récupérer son armement et ses ateliers de confection de bombes, avait, à l'époque, été interrogé par le juge à propos des attentats de Délys Ibrahim, El Achour et autres. L'accusé avait répondu en lançant : «J'étais déjà aveugle, comment pouvais-je y prendre part ? Il y a eu des erreurs dans le dossier.» Le magistrat lui avait demandé comment il a décidé de se rendre. Hocine Kobbi avait expliqué qu'en 2003, l'émir Abou Thourab lui a déclaré qu'étant donné qu'il est devenu un fardeau pour le groupe, il fallait qu'il serve de kamikaze pour une opération-suicide en plein centre d'Alger. Ce qu'il avait refusé et après une longue réflexion, il a décidé de prendre la fuite. «Est-ce par prise de conscience ou par peur de mourir ?», lui avait demandé le magistrat. «Par prise de conscience, sinon je n'aurais pas aidé les services de sécurité à arriver à tous les endroits où le groupe se rencontrait et organisait les opérations, et aussi à récupérer leurs armes et leurs bombes», avait répondu Hocine Kobbi qui sera de nouveau face au magistrat le 28 juin.