Accusant les pouvoirs publics d'être derrière les dissensions qui touchent plusieurs partis politiques, le président du FNA affirme que le congrès qu'il a tenu jeudi soir dans la cour de l'hotêl Matarès en dépit de l'opposition dont il a été victime (empêchement de sa tenue à Alger), est «légal et légitime». Il révélera qu'il poursuivra en justice toutes les parties qui se sont opposées à la tenue du congrès à la salle Atlas de Bab El Oued. S'exprimant hier lors d'une conférence de presse à Alger, Moussa Touati n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour accabler «plusieurs parties», responsables selon lui des dépassements et des échauffourées constatés jeudi dernier, et qui se sont soldés par la fermeture de la salle Atlas où devait se tenir le 3e congrès du FNA, l'arrestation de certaines personnes et… la tenue «en nocturne et en catimini et de façon illégale», selon les adversaires de Touati, du conclave à Tipasa. «Nous avons été contraints de tenir le congrès ailleurs que dans la salle que nous avons réquisitionnée et qui a été squattée avec la complicité de certaines parties», accuse-t-il d'emblée, citant en premier lieu l'ONCI (Office national de la culture et de l'information, propriétaire de la salle Atlas). Cette institution a, selon lui, outrepassé ses prérogatives, faisant fi de l'autorisation accordée au FNA par la wilaya d'Alger après l'aval du ministère de l'Intérieur. «Ils ont fermé la porte de l'intérieur», soutient-il, épinglant dans la foulée les services d'ordre «complices». Accusant ces derniers de «passivité», Touati rejette en bloc les justifications des services de sécurité qui ont avancé comme argument «l'immunité parlementaire de deux députés seulement qui avaient pris part aux évènements de jeudi». Pour le président du FNA réélu à la tête du parti lors du conclave de Tipasa par les 1300 congressistes qu'il avait invités, les services d'ordre pouvaient bien intervenir pour les autres personnes qui avaient bloqué l'accès à la salle, a-t-il fait remarquer. Quant à ses adversaires qui ne dépasseraient pas les 75 personnes, Moussa Touati affirme que «parmi eux figurent des étudiants auxquels on a fait croire qu'il s'agissait d'une excursion sur Alger». Moussa Touati, qui ne manquera pas de dénoncer les agissements de ses adversaires, soutient pour justifier «le coup monté», que parmi les personnes arrêtées jeudi figurent des gens qui n'ont rien à voir avec le FNA, et même un policier en civil». Moussa Touati affirme qu'une action en justice sera intentée contre «ces parties», citant notamment les deux députés. Dans le même ordre d'idées, il annoncera la saisine de la présidence de l'APN et du Conseil constitutionnel pour «la levée de l'immunité parlementaire de ces députés». Quid de la légalité du congrès ? «Le congrès est légal et légitime», tonne-t-il, affirmant, contrairement aux déclarations de ses adversaires, que le FNA a obtenu une autorisation de la wilaya de Tipasa. «Sollicitée le 18 juin, la wilaya de Tipasa a donné son feu vert avec, cependant, des réserves liées à la sécurité», a-t-il expliqué. «Nous disposons de tous les documents légaux que nous allons transmettre aux autorités concernées», a-t-il dit, tout en étant confiant quant à la réponse positive du ministère de l'Intérieur qui constatera selon lui la légalité du congrès. «Nous ne pouvions pas reporter le congrès au regard du sacrifice financier consenti pour son organisation qui est de l'ordre de 850 millions de centimes», a-t-il encore justifié, affirmant en conclusion que la page du congrès «est d'ores et déjà tournée» et que le FNA se consacrera à sa restructuration. Les adversaires de Touati ne l'entendent pas de cette oreille. La page ne fait que s'ouvrir pour eux qui ont sollicité l'Intérieur pour l'autorisation de la tenue d'un congrès extraordinaire pour la destitution du président. D'autres épisodes sont en vue.