Tous ces appels à la raison et les efforts diplomatiques consentis par plusieurs parties en vue de l'obtention d'un cessez-le-feu ne semblent malheureusement pas aboutir. En effet, l'Etat hébreu s'est toujours obstiné à poursuivre son opération et a décliné toutes les invitations qui lui ont été faites dans la perspective de l'arrêt des hostilités. Pas même la situation humanitaire à la limite du chaotique régnant dans la bande de Ghaza n'a pu infléchir les responsables israéliens, soucieux, disent-ils à l'unisson et à chaque fois, de la sécurité de leurs concitoyens. Les Israéliens avancent comme préalable à la cessation de leur boucherie l'arrêt total des tirs de roquettes par les résistants palestiniens qui empoisonnent le quotidien des populations du sud d'Israël. Une simple argutie si l'on en juge par l'objectif assigné à ce génocide et d'ailleurs publiquement avoué par les responsables sionistes. «Non seulement le Hamas doit arrêter de tirer (des roquettes), mais il ne doit plus être en mesure d'en tirer», a rétorqué avant-hier M. Olmert au président français lors de leur entrevue dans le cadre de sa tournée dans la région. De ce fait, Sarkozy est sur le point de se rendre à l'évidence, si ce n'est déjà fait, que le cessez-le-feu humanitaire de quelques jours comme il le souhaitait ardemment n'a pas la moindre chance d'aboutir. Il faut dire que le président français n'a pas du tout l'étoffe d'un médiateur qui suggère un minimum de neutralité notamment, lui qui ne s'est pas gêné d'accuser le mouvement Hamas d'être l'instigateur de ce qui se passe. Il lui reproche d'avoir agi de «façon irresponsable et impardonnable» en décidant de ne pas renouveler la trêve et en reprenant les tirs. Une accusation qui n'a pas été sans susciter de réaction de la part du Hamas qui a accusé Sarkozy de «partialité totale». Et la toute dernière déclaration israélienne, celle de son ministre de la Défense affirmant aller au bout en vue, dira-t-il, d'atteindre les objectifs qu'Israël s'est fixés en lançant son offensive militaire dans la bande de Ghaza. «Nous avons lancé cette opération pour asséner un coup dur au Hamas, pour changer les conditions de vie dans le sud du pays, pour apporter le calme et la sécurité aux citoyens et stopper la contrebande d'armes vers la bande de Ghaza», a déclaré M. Barak. Offensive diplomatique des pays arabes A l'ONU, où les Etats arabes ont entamé une offensive diplomatique pour obtenir dès que possible un cessez-le-feu durable à Ghaza, une réunion ministérielle du Conseil de sécurité était prévue hier. Le président de l'Autorité palestinienne, M. Abbas, qui a appelé à la fin «immédiate et sans condition» de l'offensive, est dans ce cadre à New York. Le texte qui sera débattu s'articulerait, selon des sources diplomatiques, autour de quatre idées : instauration d'un cessez-le-feu immédiat, accès de l'aide humanitaire, protection des civils, reprise du processus de paix et mise en place d'un mécanisme de suivi de la trêve et du cessez-le-feu. Pour sa part, une délégation du Hamas, présente depuis avant-hier au Caire, doit de son côté rencontrer des responsables égyptiens pour discuter des moyens pour mettre fin à la guerre et lever le blocus israélien sur Ghaza. De son côté, le pape Benoît XVI a affirmé hier qu'il voulait encourager les «efforts de ceux qui cherchent à aider les Israéliens et les Palestiniens à accepter de s'asseoir autour d'une table et de parler», à l'issue de la prière de l'angélus place Saint-Pierre.