Si d'aucuns estiment que la crise latente, qui a éclaté au FFS juste avant les législatives auxquelles il a pris part non sans opposition interne, s'inscrit dans la perspective de l'après-Aït Ahmed qu'on dit tantôt «malade» tantôt «sourd» aux sollicitations des cadres contestataires qui dénoncent une tentative de «normalisation», la direction, intransigeante, «applique» les directives du chef et justifie «la purge» qui s'opère par «le comportement nuisible». Au lieu d'une «remobilisation politique et pacifique du parti et du peuple», comme l'a souhaité Aït Ahmed, la «participation tactique» du FFS au scrutin législatif aura beaucoup plus mobilisé, membres du conseil national, anciens cadres et autres militants contre la direction qui «instrumentalise», selon Samir Bouakouir, limogé de son poste de représentant du FFS à l'étranger, le conseil national du parti en «instrument de purge». Une direction «qui s'enlise dans une attitude bureaucratique et stalinienne de règlements de comptes, sur fond de dénigrement et d'invectives, indignes d'un grand parti historique, moteur de l'alternative démocratique», accuse-t-il. Sollicité par quelques 150 cadres pour «intervenir en urgence», afin de rétablir l'ordre au sein du parti, victime de «tentatives de normalisation et de domestication menées de l'intérieur et de l'extérieur», Aït Ahmed s'est confiné dans un silence étrange et a même exigé, dans une note adressée à la direction, des «sanctions exemplaires», ce à quoi s'en tient cette dernière pour justifier ses positions. «Le président du parti est-il réellement au courant de ce qui se passe au sein du FFS ?», s'interroge-t-on alors qu'une conférence des cadres est exigée par les contestataires pour rendre au parti son «autonomie politique» et sa ligne «radicale est pacifique». Les résolutions du dernier conseil national «expéditif» du FFS n'ont fait qu'exacerber la crise en renforçant les rangs des contestataires, d'anciens premiers secrétaires, des membres du conseil national et des fédéraux, à l'instar de Djoudi Mameri, Mustapha Bouhadef, Saïd Khelil, Ali Kerboua, Djamel Zenati qui sont sortis de leur réserve en appelant au rassemblement des énergies. Une action qu'ils comptent concrétiser à partir d'aujourd'hui, lors d'une rencontre prévue à Tizi Ouzou. Les nombreuses contestations au FFS révélées au grand jour ne datent pas d'aujourd'hui. Elles se sont accentuées dès l'opération des choix des candidatures aux postes de députés. Des membres de la commission qui se retrouvent aujourd'hui malgré eux devant le conseil national de médiation et de règlement des conflits, nous racontent comment ont été faits les choix des candidats au niveau de la commission et expriment leur «rage» contre une direction accusée de «trahison».