Après l'envoyé spécial du président ivoirien Alassane Ouattara, chef en exercice de l'organisation régionale ouest africaine Cédéao (Communauté économique de développement des Etats de l'Afrique de l'Ouest), et, précédemment, d'autres hauts responsables de la région, Djibril Bassole, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération régionale, du Burkina Faso, pays chargé par la Cédéao d'une médiation au Mali, est arrivé hier matin à Alger en visite de travail. La situation au nord du Mali est loin d'être un dossier éloigné du but de la visite. «Le rôle de l'Algérie pour le règlement de la crise au Mali est extrêmement important. Je vais travailler avec mon homologue algérien sur les différents aspects et modalités de ce dossier», a déclaré le ministre burkinabè, qualifiant, à son arrivée à Alger, «d'extrêmement important» le rôle de l'Algérie dans le règlement de la crise qui secoue depuis plusieurs mois le Mali. Le ministre du Burkina Faso, dont le pays adopte le même principe, celui de l'option de politique et de dialogue pour le règlement de la crise au nord du Mali, a déclaré, à l'issue d'une séance de travail avec le ministre algérien délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel : «J'ai été envoyé en Algérie au nom de la médiation de la Cédéao pour travailler avec les autorités algériennes sur les meilleures voies pour aider le Mali à sortir de sa crise et nous sommes tombés d'accord pour privilégier le dialogue politique.» Cependant, l'option militaire n'est pas écartée, selon le ministre burkinabè. Il a souligné que la concertation «permanente» avec l'Algérie est «absolument nécessaire» pour le règlement de la crise malienne. «L'Algérie est un pays voisin du Mali et sa vision des choses peut nous apporter beaucoup», a-t-il dit. «Si nous gardons ce cadre de concertation avec le bon esprit de collaboration et de fraternité, nous trouverons une solution pour le Mali tout en préservant son unité et son intégrité territoriale», a-t-il affirmé. Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a indiqué, pour sa part, que cette rencontre entre dans le cadre de la concertation permanente entre l'Algérie et le Burkina Faso sur la situation au Mali. Il a mis en exergue la convergence d'opinions entre l'Algérie et le Burkina Faso sur «l'urgence de travailler ensemble pour un retour rapide de la stabilité au Mali». Les deux parties travaillent pour une solution qui puisse, «par la voie du dialogue et la négociation», permettre aux Maliens de «gérer l'avenir de leur pays dans le cadre de leur intégrité territoriale», a souligné Abdelkader Messahel.