Deux athlètes algériens accusés de dopage et c'est tout le mouvement sportif national qui prend un coup sur la tête. Remarquez qu'il n'en est pas à son premier coup de massue, ce mouvement, lui qui est constamment mis à mal par les mauvais résultats de la plupart de ses représentants sur la scène internationale et des errements de ses fédérations sportives dont certaines ont perdu le sens des réalités et agissent en toute impunité comme si elles bénéficiaient d'un énorme piston. Nous avons toujours défendu l'autonomie de ces fédérations qui doivent cependant rendre des comptes à leurs assemblées générales. Mais encore faut-il que ces assemblées générales soient libres de leurs mouvements et puissent délibérer en toute liberté sans aucune restriction ou d'ordre venu d'ailleurs. Deux athlètes algériens sont accusés de dopage et c'est avant tout leur fédération qui est pointée du doigt. Certes, depuis de nombreuses années, il est devenu difficile d'être derrière chaque athlète pour peu que celui-ci commence à se faire un nom. Dès qu'ils commencent à se préparer, ces athlètes s'éparpillent à travers le monde à la recherche d'un endroit pour s'entraîner loin, donc, de leur fédération. Il n'en demeure pas moins que celle-ci doit savoir s'y prendre pour limiter les dégâts. Il y a bien un DTN et son rôle est ici hautement important. Comme est importante la mission du médecin fédéral qui doit savoir mettre en garde athlètes et entraîneurs. Car on ne saurait, bien entendu, mettre de côté ces coaches, sachant que ce sont eux qui sont à tout moment aux côtés de leurs athlètes. Il est facile à l'athlète de prétendre avoir pris un produit sans savoir s'il contenait ou non une substance prohibée, le fait est qu'il a été contrôlée positif. Il est incontestable que l'affaire Bouras-Bouraada a mis sens dessus-dessous le ministère de la Jeunesse et des Sports. L'Algérie étant signataire de la convention internationale de lutte contre le dopage, elle ne peut qu'attendre que la réglementation internationale soit appliquée aux deux athlètes en question. Bien sûr, ces derniers ont encore la latitude de demander (à leurs frais) une contre-expertise mais le risque est grand de voir celle-ci confirmée, donc d'amener l'instance internationale à être plus sévère en matière de sanctions. En tout cas, cette histoire pose le problème du dopage dans notre pays. Trop de choses sont dites sur ce sujet, notamment concernant l'athlétisme sans que cela soit vérifié. Deux athlètes pris la main dans le sac, voilà de quoi apporter de l'eau au moulin de ceux qui ne cessent de réclamer une enquête qui devrait aboutir sur un grand nettoyage dans le milieu. Voilà Bouras et Bouraada privés de Jeux olympiques alors qu'ils avaient axé toute leur préparation sur cet évènement. Ce sont deux athlètes prometteurs que le sport algérien va perdre pour un bon bout de temps. Leur cas doit servir d'exemple et d'avertissement à tous ceux qui cherchent à atteindre la gloire à tout prix. La lutte contre le dopage est impitoyable. Elle vient de frapper le sport algérien qui n'a jamais été aussi négligent et surtout mal géré par un conglomérat de fédérations sportives dont les directions élues en 2009 ont, pour la plupart, montré un grave penchant pour l'approximation.