Il y a menace sur les installations pétrolières du Sud du pays, nous a indiqué hier une source sécuritaire digne de foi. Les différents sites de production de pétrole implantés dans le grand Sud sont désormais dans le viseur des groupes terroristes, autant d'Aqmi que du Mujao auteur de l'attentat kamikaze ayant ciblé vendredi le Commandement régional de la Gendarmerie nationale à Ouargla. Le Mouvement de l'unicité et du jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) semble déterminé à faire parler de lui davantage par le biais d'attaques dans le Sud algérien, lesquelles attaques toutes aussi meurtrières que l'attentat de vendredi dernier que cette organisation, née du chaos qui règne dans la ville de Gao (nord du Mali), ne mettra pas beaucoup de temps pour revendiquer. De son côté, Aqmi serait, elle aussi, prête, indique-t-on de sources concordantes, à radicaliser son action terroriste, et ce, après la mort annoncée mais non encore confirmée de Mokhtar Belmokhtar, un des ses «fins stratèges» dans le sud qui aurait été abattu vendredi dernier à Gao par un colonel du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad). Du coup, la menace terroriste pesant sur le territoire des wilayas du Sud est la préoccupation de l'heure des services de sécurité algériens qui sont sur le qui-vive et font dans la réadaptation de leur dispositif de lutte contre les groupuscules criminels. Le patron de la gendarmerie, le général-major Ahmed Bousteila, qui s'est rendu à Ouargla quelques heures après l'attentat ayant ciblé le Commandement régional de la même institution, a mis l'accent, lors d'une réunion qu'il a présidée sur les lieux, sur le durcissement de la lutte antiterroriste dans cette partie «sensible» du pays. Ce qui inclut l'optimisation de la surveillance par les services de sécurité, la gendarmerie y compris, relevant des wilayas du Sud en vue notamment de protéger les sites pétroliers du risque d'une attaque terroriste. Nos sources tiennent à préciser que ces installations pétrolières en question ont toujours fait l'objet d'une attention particulière de la part des services de sécurité. «Il est inadmissible de tolérer la moindre négligence d'ordre sécuritaire au niveau de ces installations», souligne-t-on, ajoutant que «la protection des sites pétroliers du Sud algérien a constitué depuis toujours l'une des missions premières attribuées aux services de sécurité présents sur les lieux». Ceci dit, il est des moments, poursuivent nos sources, où le dispositif de sécurité est appelé à se renforcer davantage. Ce qui est le cas depuis la guerre en Libye, pays limitrophe avec l'Algérie, devenue une véritable foire d'armes à ciel ouvert depuis la chute de Kadhafi. L'attentat kamikaze survenu en mars dernier dans la wilaya de Tamanrasset, également commis par le Mujao, contre le groupement territorial de la gendarmerie, avait aussi mis en l'avant la nécessité d'une sécurisation optimale des sites pétroliers qui sont de nouveau placés sous haute surveillance après l'attaque meurtrière commise vendredi dernier à Ouargla.