«Tout le monde connaît la position de l'Etat algérien vis-à-vis des demandes de rançon. L'Algérie ne négociera jamais la libération de ses diplomates otages détenus au Mali.» C'est du moins ce qu'a affirmé Daho Ould Kablia, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, hier depuis Tizi Ouzou. Répondant à une question relative aux négociations en cours pour la libération du consul d'Algérie et six de ses collaborateurs, enlevés le 5 avril dernier à Gao (Mali), le ministre a, lors d'un point de presse tenu au centre culturel d'Azazga, nié l'existence de pourparlers avec les ravisseurs du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Il rappellera que l'Algérie est le premier pays à s'élever contre le payement de rançon aux terroristes. «Les ravisseurs tentent par leurs déclarations de gagner plus de temps pour arriver à la libération de quelques-uns de leurs acolytes», a-t-il ajouté. Cependant, Ould Kablia a déclaré que «la vie des diplomates n'est pas en danger, et les familles peuvent être rassurées». Ces déclarations interviennent deux jours après qu'Adnan Abu Walid Sahraoui, porte-parole du Mujao, eut estimé que «la vie des otages algériens était en danger». S'agissant de la situation sécuritaire en Kabylie, le ministre de l'Intérieur, qui a tenu à rendre un vibrant hommage aux éléments de la Gendarmerie nationale et ceux de la caserne de la BMPJ des Ouacifs, a estimé que la situation est désormais «stable». «Il n'y a pas une forte présence de groupes terroristes dans la wilaya. Ce sont quelques groupes de trois à quatre individus qui s'organisent pour une cible bien précise», a-t-il fait remarquer. Pour lui, malgré l'intensité de l'attentat terroriste du 15 juin dernier, dont les commanditaires ont usé de l'artillerie lourde telle que le hebheb, RPG-7, FM, «nos éléments ont pu héroïquement, avec le peu de moyens qu'ils avaient à leur disposition, repoussé l'attaque». Contrairement aux déclarations du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui ne cesse de répéter à chacune de ses sorties médiatiques, que le terrorisme en Algérie n'est que résiduel, le ministre de l'Intérieur dira : «Je ne suis pas des partisans du terrorisme résiduel. S'il y a un seul terroriste qui reste, c'est une source de danger et il faudra le combattre.» Les services de sécurité, tous corps confondus, dit Ould Kablia, continueront la lutte jusqu'à l'anéantissement total du terrorisme en Algérie. Les mesures d'urgence suite à l'attentat des Ouacifs ont été déjà prises, explique le ministre qui rappelle que le siège de la BMPJ a été délocalisé au CFPA de la localité, en attendant d'autres mesures qui viendront s'ajouter pour le renforcement de la sécurité. Au siège de la 7e Unité républicaine de la sécurité de Boukhalfa, le ministre a, à la fin de sa visite, été rejoint par le général-major Abdelghani Hamel, directeur général de la Sûreté nationale. Les deux hommes, qui ont salué les éléments ayant repoussé l'attaque des Ouacifs, se sont réunis avec ces derniers en présence des responsables de la sécurité, tous corps confondus de la wilaya. Cependant, étrange était l'absence du chef de sûreté de la wilaya, Moussa Belabès. Des sources sécuritaires n'écartent pas «sa probable mutation suite à la recrudescence des actes terroristes dans la région». Par ailleurs, le ministre a posé la première pierre de plusieurs projets et infrastructures dans la wilaya. Le montant total des programmes est de plus de 60 milliards dinars. Par Aïssa Moussi