Les informations faisant état d'une possible libération des diplomates algériens ont été démenties par le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Dans une déclaration à un journal mauritanien, un membre du Mujao a indiqué qu'il n'y avait pas eu de négociation pour libérer les otages, infirmant tout accord à ce sujet. «Les otages ne seront libérés que sous conditions», a-t-il ajouté. Comme nous l'avons pressenti, le groupe islamiste armé n'accepterait jamais de libérer les otages algériens sans contre-partie, à savoir le versement d'une rançon ou la libération de leurs acolytes. Ould Kheïro Hamada, un responsable du Mujao, a indiqué, lors du même entretien, que les otages se trouvent toujours entre les mains du groupe et qu'ils se portaient bien. Il a toutefois apporté un démenti catégorique aux informations indiquant que des pourparlers seraient en cours et que les ravisseurs auraient donné leur accord pour leur libération. «Nous n'avons négocié avec personne et les otages ne seront libérés que sous conditions», a-t-il déclaré. Ould Kheïro a ajouté que les otages n'ont pas été enlevés pour leur «baraka». Ould Khaïro est un chef religieux et membre du conseil de la choura du Mujao. Il a indiqué que le groupe avait des conditions et des réclamations à faire savoir à la partie concernée qui réclamait la libération des otages. Les conditions et les réclamations dont il a fait allusion n'ont pas été mentionnées. Il a cependant déclaré que la libération des otages algériens devrait se faire comme ce fut dans le cas du ressortissant suisse. L'otage suisse enlevée le 15 avril à Tombouctou a été libérée il y a deux jours et remise aux services de sécurité du Burkina Faso. Agée d'une quarantaine d'années et vivant depuis longtemps à Tombouctou, l'otage, une chrétienne très impliquée dans les actions sociales, avait refusé de quitter la ville après sa chute le 1er avril aux mains du mouvement Ansar Dine, appuyé par des éléments d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Les déclarations du responsable du Mujao confirment bel et bien que l'otage suisse a été libérée sous des conditions qu'on ne connaît pas. Cet état de fait ne pourrait qu'encourager les terroristes à multiplier les enlèvements pour atteindre leurs objectifs. Les rançons versées aux groupes terroristes leur permettent de s'approvisionner en armes et explosifs. Il est de même pour la libération des terroristes détenus, de véritables renforts pour les groupes terroristes pour récidiver et faire encore plus de victimes. L'Algérie n'acceptera jamais de verser des rançons ou de négocier avec les terroristes pour libérer leurs acolytes.