Comme d'habitude, le manque de lait est marqué à travers la capitale durant le mois sacré du Ramadhan. Les citoyens ont remarqué hier le manque flagrant de lait pasteurisé dans les communes de Aïn Naâdja, Kouba et Bir Khadem et des queues importantes ont été constatées lors de notre virée vers les points de vente de ce produit laitier. Selon les responsables, le fait que le Ramadhan coicide avec l'été «est la principale cause qui perturbe la distribution et la vente de lait». Un avis partagé par la quasi-totalité des personnes interrogées sur le manque de lait pasteurisé. «La raison de la tension est la chaleur accablante ; le mois de Ramadhan coïncide, cette année, avec la période des vacances où il y a la production et la vente de glaces, flans et autres produits à base de lait», ont-t-ils indiqué. Selon le P-DG de Colaital, Abdelkader Chahed, «la production de lait pasteurisé est passée à environ 400 000 litres par jour depuis le début du mois sacré sur le grand Alger (...) Il y a entre 90 et 100 distributeurs qui livrent le lait pasteurisé sur le grand Alger et ils couvrent environ 50 à 60% de la totalité. Le reste est pris en charge par les autres établissements privés. La demande dépasse l'offre. Elle est entre 800 000 et 1 000 000 litres durant le mois de Ramadhan et nous, on produit un maximum de 400 000 litres par jour». Il a tenu à préciser en outre qu'un plan spécial pour le mois de Ramadhan a été mis en place mais le manque est toujours enregistré à cause des producteurs de petit lait, des préparateurs de yaourts, flans, et glaces. Pour honorer toutes les demandes prévues au niveau du grand Alger approvisionné quotidiennement en la matière, la situation est «un peu délicate», car la demande dépasse l'offre. Il est à rappeler que l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) a axé ses efforts, ces derniers temps, pour arriver à constituer un stock supplémentaire en lait en prévision du mois sacré. Le lait en sachet manque, et selon les professionnels, la carence a été provoquée surtout par la ruée des consommateurs sur ce produit de première nécessité depuis le premier jour du jeûne. Le Conseil interprofessionnel du lait (CIL) tente de rassurer les consommateurs quant à la disponibilité du lait en sachet durant cette période de grande consommation ; les producteurs, quant à eux, estiment que la situation n'a pas changé et c'est la même depuis des années durant chaque mois de Ramadhan. Selon le P-DG de Colaital, «le délestage est aussi à l'origine du manque de lait en sachet», précisant que la marge bénéficiaire est de 1 DA par sachet. Cette dernière n'est pas rentable, selon les commerçants. Pour M. Chahed, «l'offre est insuffisante car selon des transformateurs de poudre de lait, les quantités en matière première sont insuffisantes du fait qu'une partie est détournée pour la transformation en produits dérivés du lait».