Photo : S. Zoheir Par Hasna Yacoub Après les assurances données par le président du syndicat des producteurs et transformateurs de lait Abdelwahab Ziani, la semaine dernière où il avait déclaré qu'«il n'y a pas de pénurie de lait en Algérie», voilà que la laiterie de l'Office régional du lait de Tizi, sise à Mascara, annonce sa décision de procéder, à partir de la semaine prochaine, à la multiplication de la production de lait pasteurisé en prévision du mois sacré du Ramadhan. La production du lait pasteurisé passera ainsi d'environ 90 000 litres actuellement à plus de 130 000 l/jour en plus de 14 000 l/j de lait frais collecté auprès des producteurs de la région et plus de 5 000 litres de petit-lait. Le directeur de la laiterie, M. Mossadek Mohamed, a affirmé qu'un plan spécial pour le mois de Ramadhan a été mis en place, permettant à trois équipes de travailler H/24 pour honorer toutes les demandes prévues à l'occasion, tant au niveau de la wilaya de Mascara qu'à celui d'autres wilayas voisines comme Oran (30 000 litres), Relizane (10 000 litres) et le sud-ouest du pays dont El Bayadh et Béchar, approvisionné quotidiennement en la matière. L'Office régional du lait de Tizi prévoit, à la faveur de l'augmentation de la production laitière coïncidant avec le mois de Ramadhan, a indiqué son responsable, le recrutement de plus de quinze travailleurs pour une durée de trois mois sachant qu'elle compte 120 employés permanents. Cette annonce vient s'ajouter donc aux efforts déployés par le ministère de l'Agriculture qui a mis sur le marché quelque 120 000 tonnes de lait en poudre, une quantité largement suffisante pour couvrir les besoins de consommation de lait en Algérie. Il est à rappeler que l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) a axé ses efforts, ces derniers temps, pour arriver à constituer un stock supplémentaire en lait en prévision du mois sacré. Sur un autre plan, les pouvoirs publics affirment mener actuellement plusieurs enquêtes sur des positions monopolistiques auprès d'entreprises activant dans des filières agroalimentaires, notamment le sucre, l'huile et les produits laitiers. Selon des intervenants dans ce créneau d'activité, une part importante de la quantité de la poudre de lait importée se retrouve chez certains marchands de glaces ou encore de yaourts. Paradoxalement à ces assurances, de nombreux citoyens dans plusieurs régions du pays se sont plaints du manque de lait en sachet. Reste à connaître donc où se situe réellement le problème. Surtout si on rappelle que le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a mis à la disposition des professionnels de la filière lait tous les moyens nécessaires à même d'améliorer la production et de diminuer graduellement la facture alimentaire pour faire face ainsi aux fluctuations du prix de la poudre du lait sur le marché international. Des mesures ont été décidées par la tutelle à l'exemple de l'instauration d'une aide aux éleveurs ou encore la réorientation effective du fonctionnement des laiteries en privilégiant la collecte de lait cru et sa transformation en tant que lait de consommation. Mais à l'approche du mois sacré de Ramadhan, les mesures annoncées sont, certes, rassurantes, mais restera la réalité du terrain où s'affronteront, dans moins d'un mois, les spéculateurs et les consommateurs.