L'affichage hier d'une liste des bénéficiaires de logement social à l'APC de Larbaâ (W. Blida) a provoqué des émeutes et une colère des non bénéficiaires. Il s'agit d'une liste de 250 bénéficières affichée au niveau de l'APC de Larbaâ. Le chef-lieu de Larbaâ a vécu, hier, une journée particulière. Des habitants de cette commune ont fermé la route menant vers le siège de l'APC pour exprimer «leur ras-le-bol à cause de leurs conditions de vie jugées indignes» et de «l'attribution à des personnes qui n'ouvrent pas droit». Nous avons appris hier que l'APC a tenté de calmer les esprits en annonçant la distribution prochainement de 130 autres logements sociaux. Selon des témoins, les autorités communales ont essayé au début de calmer les contestataires en promettant d'examiner les demandes de logement exprimées. Mais les manifestants, qui ne l'entendent pas de cette oreille, décident de saccager les bureaux de la commune. Face aux dégâts causés, notamment la destruction des micro-ordinateurs et des bureaux, ainsi que les vitres, les autorités ont fait appel aux forces antiémeutes. La veille déjà l'APC avait appréhendé ce mouvement de protestation en faisant appel à la sécurité déployée de manière discrète. La route principale du centre-ville de Larbaâ a été bloquée durant toute la journée par les émeutiers. Des colonnes de fumées montant des barricades de pneus étaient perceptibles de loin. Des jeunes, même des mineurs, jettent des pierres et différents objets sur le cordon de sécurité. Malgré l'intervention de la police, des citoyens en colère n'ont pas cessé de manifester et menacent de «radicaliser leur mouvement au cas où leurs revendications ne seraient pas prises en charge par les autorités locales». Selon des sources policières, aucun blessé n'a été enregistré et aucun incident grave n'a été signalé. Cette contestation n'est pas la première dans cette commune. Dans le passé, il y a eu également des émeutes à cause de la liste des bénéficiaires de logements. Des émeutes qui ont d'ailleurs précipité le départ de l'ancien chef de daïra, accusé de «corruption» et l'octroi illégal des biens de la collectivité. A l'heure où nous mettons sous presse, les échauffourées n'ont pas cessé.