L'Union locale UGTA de la wilaya de Tizi Ouzou a appelé, hier, les travailleurs de l'usine Leader Meuble de Taboukert, dans la commune de Tizi Rached, à une vingtaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, à reprendre leur poste de travail pour «la préservation et la sauvegarde de l'entreprise». Intervenu sur les ondes de la radio locale, un représentant de l'Union locale affiliée à la centrale syndicale a expliqué qu'il y va de l'intérêt des travailleurs de reprendre le chemin de l'exercice, bien que leurs doléances soient légitimes. Ces dernières seront étudiées pour être prise en charge dans les meilleurs délais. Alors que la grève illimitée, déclenchée par les travailleurs depuis le 10 juillet dernier, a atteint hier les deux semaines, aucune solution ne se profile à l'horizon. Chacune des deux parties, les employés et l'administration, campe sur sa position. Saïd Boukhari, membre de l'Union locale enchaîne en arguant que c'est la première fois que l'usine bénéficie d'une somme de 20 millions de dinars destinée à l'investissement structurant, c'est pourquoi il appelle les grévistes à faire preuve de sagesse. L'intérêt suprême de l'entreprise doit primer avant celui des travailleurs, entend dire le représentant de l'UGTA. L'unité de fabrication et de commercialisation de meubles domestiques, de bureau, de mousse souple et d'équipements hôteliers et collectifs, est paralysée par une grève illimitée depuis 15 jours. Les travailleurs dénoncent les conditions socioprofessionnelles qu'ils vivent et avancent des pratiquent illégales de certains responsables vis-à-vis de simples employés. Ils réclament une augmentation conséquente des salaires, de l'ordre de 50% avec effet rétroactif depuis l'année 2009, la régularisation des contractuels ainsi que l'instauration d'un règlement intérieur pour mettre fin à l'anarchie au sein de l'usine. Ils exigent aussi l'acquisition immédiate de tenues de travail (masque, gants, lunettes et chaussures). Autre revendication, celle du départ du directeur technique de la production. L'élection de ce responsable à la tête du comité de participation, alors qu'il occupe le poste de secrétaire général du syndicat depuis 18 ans, a soulevé la colère de l'ensemble des travailleurs. Ils avancent une violation de l'article 97 de la loi n° 90-11 du 21 avril 1990 relative aux relations de travail qui stipule clairement que les délégués du CP ne sont pas éligibles. Par ailleurs, il convient de rappeler que l'administration de l'entreprise avait répondu dans le passé que s'agissant des augmentations de salaire, ils ne sont pas de ses prérogatives et que seule la Société de gestion des participation (SGP) est habilitée à se prononcer sur le sujet. Hélas, cette dernière ne serait, semble-t-il, pas prête pour plus de charges financières, explique une source de l'usine. Dans son préavis de grève datant du 2 juillet, le collectif des travailleurs tient à faire porter au P-DG «l'entière responsabilité quant aux retombées économiques de cette grève».