Le président élu des Etats-Unis, Barack Obama, a promis jeudi une réduction d'impôts de 1000 dollars à 95% des ménages américains dans le cadre de son plan de relance de l'économie. Dans un discours prononcé près de Washington, M. Obama a expliqué que cette baisse d'impôts devait inciter les familles à «se remettre à dépenser». Le coût du plan de sauvetage, d'au moins 775 milliards de dollars sur deux ans, préparé par la future administration «creusera certainement le déficit du budget à court terme», a admis le président élu. «Mais il est tout aussi certain que ne pas en faire assez, ou ne rien faire du tout, conduirait à un plus grand déficit d'emplois, de revenus, et de confiance dans notre économie», a-t-il prévenu. Le budget des Etats-Unis, plombé par la crise, devrait dégager un déficit faramineux de 1200 milliards de dollars cette année, a averti mercredi le bureau du Budget du Congrès américain (CBO) publié mercredi. Cette prévision ne prend pas en compte le coût du plan de relance.Mais le futur président juge que la guerre à la récession doit être l'unique priorité. Au Congrès, les républicains ont accueilli avec méfiance le discours du futur président. «Mon inquiétude est grande», a déclaré sur la chaîne CNN le représentant républicain Eric Cantor. Redoutant une augmentation inconsidérée du nombre d'emploi publics, M. Cantor a mis en garde contre un endettement «qui se fait sur le dos de nos enfants». Des critiques sont venues aussi du camp démocrate, celui du président. Le président de la commission budgétaire du Sénat, Kent Conrad, a ainsi critiqué la déduction fiscale de 3000 dollars que M. Obama compte accorder aux entreprises qui embauchent. Jeudi après-midi pendant deux heures, les parlementaires démocrates ont pu poser de nombreuses questions, au cours d'une réunion du groupe démocrate, au futur directeur du Conseil économique national Lawrence Summers, et à David Axelrod, conseiller de Barack Obama. La présidente de la Chambre de représentants, Nancy Pelosi, a espéré que le plan de relance serait adopté avant la mi-février, faute de quoi elle a prévenu que les parlementaires ne partiraient pas en vacances.