Le procès de Abdelkader Kherba, militant de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh) et membre du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC), qui devait avoir lieu hier au tribunal de Ksar El Boukhari, dans la wilaya de Médéa, a été reporté au 4 septembre prochain. Le juge du tribunal a également rejeté sa demande de liberté provisoire. Pour rappel, Abdelkader Kherba a été arrêté le 21 août dernier par la police à Ksar El Boukhari après une altercation avec des éléments de ce corps. Au moment où il filmait une manifestation de citoyens qui dénonçaient, devant le siège local de l'Algérienne des Eaux, une inquiétante et récurrente pénurie d'eau, des policiers ont voulu lui confisquer sa caméra. Se disant victime d'une répression, il a décidé d'entamer une grève de la faim pour protester contre son arrestation «abusive». Hier, ses amis ont tenu à se rassembler devant le tribunal pour le soutenir. «La détention de Abdelkader Kherba est illégale. J'ai vu son dossier et il n'y a pas de base juridique pour sa détention», a indiqué Me Salah Debbouz, avocat et responsable de la section d'Alger de la Laddh. Les faits retenus contre Abdelkader Kherba remontent en vérité à juin dernier, lorsqu'un agent de sécurité de la daïra avait déposé plainte contre lui, l'accusant de l'avoir insulté, raconte Me Debbouz. «Abdelkader Kherba a été entendu le 15 juin et a nié ces accusations», a-t-il expliqué. Le responsable de la section d'Alger de la Laddh affirme que l'arrestation de Abdelkader Kherba n'a rien à voir avec la manifestation du 21 août. «Filmer n'est pas un délit. On lui a sorti un vieux dossier. Il ne peut faire l'objet que d'une convocation normale», souligne l'avocat qui ajoute avoir eu beaucoup de difficultés à se procurer une copie du dossier. Abdelkader Kherba a déjà été condamné à une peine d'un an de prison avec sursis assortie d'une amende de 20 000 DA après avoir participé à un rassemblement des greffiers devant le tribunal de Sidi M'hamed à Alger en mai dernier.