Après une longue absence de la scène politique, Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, revient pour mettre en garde contre les dérives qui risquent de «polluer la scène politique», particulièrement celle relative à l'octroi d'agrément aux partis politiques «saisonniers». Lors d'un discours prononcé à l'ouverture de la réunion de ses cadres, organisé hier à la bibliothèque communale des frères Barket à Belfort, la SG du PT a déclaré que ces partis n'ont aucun programme ou vision politique. «Ils ont été créés pour combler le vide politique», a-t-elle souligné, en ajoutant qu'actuellement, «c'est la négation politique», affirmant que «la situation est très critique et n'offre aucune possibilité au changement ou au développement économique tant que les partis qui activent n'ont pas d'idéologie claire et aucune vision sociale, capable d'opter pour un avenir meilleur». De l'avis de Louisa Hanoune, la révision de la loi relative au taux éliminatoire pour les formations politiques aux élections va encore aggraver la situation politique, car elle permettra aux affairistes ainsi qu'aux opportunistes d'accéder à l'activité politique. Si cette loi est révisée, a-t-elle précisé, «je demanderai la révision de toute la loi électorale, particulièrement l'article relatif au contrôle de l'opération électorale». Toujours sur le dossier relatif aux nouveaux partis politiques, Louisa Hanoune s'étonne du soutien inconditionnel offert à un nouveau parti politique par la presse écrite, une chaîne de télévision privée et d'autres médias. Sans citer le nom du parti, elle note que ce parti détient le pouvoir, l'argent et le soutien des médias. «Une nouvelle tendance qui nous fait revivre l'ère de Hosni Moubarak, qui choisissait lui-même les chefs de parti, tout en les soutenant par tous les moyens possibles», ironise la conférencière. Faisant le tour de l'actualité, la SG du parti a salué la nouvelle mesure des pouvoirs publics, à savoir l'éradication du marché informel, mais elle a tout de même critiqué l'absence d'une politique adéquate à même de trouver une alternative pour ces milliers de jeunes qui se retrouvent au chômage. Et de s'interroger : «n'est-il pas temps de rouvrir les Souk el fellah», en s'interrogeant : «Pourquoi le ministère ne s'attaque pas aux importateurs des conteneurs qui fournissent le marché informel, au lieu de s'attaquer aux simples commerçants.» Le ministre doit reconnaître son échec, poursuit-elle. Cet échec est visible, notamment à travers la politique du travail dévalorisée, où près de 45% des travailleurs n'ont pas de couverture sociale. «L'opacité qui entoure la politique économique doit être éliminée, pour qu'il y ait une certaine visibilité, d'où l'urgence de l'organisation d'une réunion», tonne l'intervenante. Pour conclure, elle a réitéré son opposition à l'ingérence étrangère dans les affaires internes du pays et a affiché son soutien à Khaled Nezzar. «Nous nous sommes toujours opposés au jugement des responsables par des organismes étrangers», insiste la conférencière.