Il fallait s'y attendre ! La sérénité plutôt de façade ayant régné jusque-là entre la direction du MSP et les dissidents, nombreux à avoir déserté cette formation pour rejoindre le nouveau parti TAJ, créé par Amar Ghoul, n'aura pas duré longtemps. Il était en effet certain que l'état-major du MSP - du moins ce qui en reste - allait mal digérer le départ d'un nombre plus ou moins important de militants, dont quelques-uns lui ont été d'un apport non négligeable. Du coup, ce qui était prévu vient de se faire jour à partir de Souk Ahras où Bouguerra Soltani a déterré la hache de guerre et ouvert le bal des hostilités à l'endroit des ex-militants de son parti. «Ce sont des traîtres. Ils ont bafoué le code d'honneur du parti», a indiqué le président du MSP, comme rapporté hier par notre confrère El Khabar. Cette déclaration du successeur du défunt Mahfoud Nahnah à la tête d'un parti se targuant désormais de faire partie de l'opposition, tout en s'abstenant de retirer ses trois ministres qui y figurent encore, a provoqué l'ire des concernés. Une colère que les ex-militants du MSP restructurés au sein du parti d'Amar Ghoul ne souhaitent pas trop ébruiter, vu que pour le moment, la priorité est donnée à la préparation du congrès du TAJ, attendu en ce mois de septembre. Contacté hier, Mohamed Djemaâ, l'ancien chargé de communication du MSP et actuel cadre dirigeant du parti TAJ, a insisté dans sa réaction sur la nécessité de ne pas engager de polémique avec l'actuel dirigeant du MSP. «On ne veut pas rentrer dans cette polémique stérile, et ceci pour deux raisons principales. Primo, nous sommes actuellement en phase de structuration de notre parti, et secundo, les adhérents du TAJ ne sont pas tous d'anciens militants du MSP», dira notre interlocuteur. Et d'ajouter : «Les gens savent qui nous sommes, et le fait de polémiquer avec Bouguerra Soltani serait malvenu.» Un comportement irrespectueux et inacceptable Ainsi, une telle réaction de Mohamed Djemaâ n'est pas de nature à attester de la gravité de la dernière sortie publique de Bouguerra Soltani qui, à partir de l'Est du pays, a qualifié les dissidents du MSP de «traîtres». «Inutile de cacher le soleil avec un tamis, un tel qualificatif ne pourrait être assimilé à autre chose que de l'invective. Un tel comportement de Soltani est irrespectueux et donc inacceptable», nous dira sous couvert de l'anonymat un autre militant démissionnaire du MSP qui a, lui aussi, rejoint le parti TAJ. «Nous sommes outrés par de tels propos», ajoute notre interlocuteur qui dit que la traîtrise est plutôt du côté du chef de file du MSP qui «a violé le pacte qui le liait avec ses ex-partenaires de l'Alliance présidentielle». D'autre part, il convient de rappeler que Tadjamou Amel Jazaïr (TAJ) ne compte pas uniquement en son sein des dissidents du MSP. Y figurent aussi d'anciens militants du FNA de Moussa Touati et même d'autres formations qui ont connu des moments de crise interne au lendemain des législatives du 10 mai.